jeudi 11 août 2016

Puisque « Gentlemen prefer blondes but marry brunettes », alors pas de doute « Lebanon Wins The World Cup and Hollywood » ! Après Varsovie et Santa Barbara, le film libanais fait partie de la sélection officielle du festival HollyShorts (Art.380)


Aller à Rome sans voir le Pape,
c’est comme se rendre à La Mecque sans passer par Médine,
venir à Paris sans traverser la Seine,
naitre à Beyrouth sans visiter Baalbek,
enlacer une femme sans l’embrasser,
manger des pâtes sans huile d’olive,
et faire un film sans le présenter à Hollywood !


Amis, visiteurs, lecteurs et cinéphiles, j’ai autant de plaisir que d’honneur de vous annoncer que le film documentaire de Tony ElKhoury et Anthony Lappé, « Lebanon Wins The World Cup », auquel j’ai contribué modestement, sera en compétition officielle au « HollyShorts Film Festival » qui se tiendra à Hollywood à partir de ce soir.

Hollywood, à l’origine, était le nom donné à un ranch construit par un couple américain originaire du Kansas qui est venu s’installer dans cette campagne californienne en 1886. Le nom a été emprunté par Mrs Wilcox à des migrants allemands dans l’Ohio, dont la ferme portait ce « joli nom ». Déjà des migrants ! Dès leur arrivée, les Wilcox lotiront le terrain acheté, un 600 000 m², autour d’un axe central baptisé « Prospect Avenue », qui sera aussitôt bordé de toyons, des arbrisseaux de Californie. Progressivement, on y construisit une église, une école, une bibliothèque, un marché, un bureau de poste, un hôtel et bien entendu, une taverne pour permettre à tout ce beau monde de se détendre, boire, manger, rire et se distraire. Et c’est un Français svp qui régalait ! Non mais, même en se réfugiant dans l’histoire, on ne peut pas être tranquille avec ces migrants. En 1900, Hollywood ne comptait que 500 habitants et se situait à une douzaine de kilomètres de Los Angeles où vivaient déjà 100 000 personnes. Aujourd’hui, il n’y a ni bois ni houx aux alentours, Hollywood n’est plus qu’un quartier de LA de 141 000 habitants, la Cité des Anges en compte 4 millions. Il y a longtemps que Prospect Avenue est devenue Hollywood Boulevard, le symbole de la plus fascinante industrie au monde et de l’histoire de l’humanité, le cinéma américain.

Alors, amis, visiteurs, lecteurs et cinéphiles, si ça vous tente ou vous êtes dans les parages dans les prochains dix jours, rejoignez-nous sur le « Walk of Fame » de Hollywood Boulevard. Votre ravissement est réservé.

D’abord pour découvrir les étoiles des célébrités de l'industrie du spectacle, honorées par la Chambre de commerce de Los Angeles. La « Promenade de la célébrité » regroupe près de 2 500 personnes du show-biz actuellement. On y trouve Charlie Chaplin, Rita Hayworth, Matt Damon, James Dean, Grace Kelly, Johnny Depp, Tom Hanks, Martin Scorsese, Scarlett Johansson, Hans Zimmer, Marlon Brando, Morgan Freeman, Sharon Stone, Jimi Hendrix, Alfred Hitchcock, Eddie Murphy, Steven Spielberg, Sandra Bullock, Sylvester Stallone, Sting, Jennifer Lopez, et j’en passe et des meilleures. La liste est longue et il est difficile de faire une sélection pour tous les goûts. On peut penser ce que l’on veut du choix des organisateurs, mais enfin, believe it or not, Robert Redford, Clint Eastwood, Michael Douglas, Brad Pitt, Leonardo DiCaprio ou Madonna, n’ont pas d’étoile sur Hollywood Boulevard ! Passe encore, mais que vaut cette promenade si on ne tombe pas sur Al Pacino, Susan Sarandon et Clint Eastwood ? Le plus étonnant c’est l'absence de Julia Roberts, l’héroïne de Pretty Woman, qui pourtant, rencontrera son prince charmant, Richard Gere, sur les trottoirs de ce boulevard de légende. George Clooney n’y est pas non plus. Mais là franchement, tozz ! De toute façon, sa bonne étoile, c’est la jolie libanaise, Amal Alameddine. Les astronautes d’Apollo 11, Neil Armstrong et ses compagnons, sont distingués par leurs étoiles rondes ! Autre singularité, Mohammad Ali. Le champion n’a pas voulu que son étoile soit sur le sol, mais sur le mur, pour éviter que les badauds ne marchent sur le nom du Prophète de l’islam. A part ça, ne soyez pas étonner de tomber sur des personnages de fiction, comme les Simpson, Shrek, Mickey Mouse, Woody Woodpecker ou Godzilla, et même sur des chiens, comme Rintintin, pour ceux qui s’en souviennent. Enfin, si un jour on vous appelle pour vous annoncer la bonne nouvelle, sachez quand même que votre étoile ne sera pas gravée dans du marbre, mais dans une imitation, la distinction vous coutera 30 000 $ et on marchera sur votre nom, pour ne pas en dire plus, nuit et jour, été comme hiver.

Photo : Robyn Beck
AFP, Getty Images
Justement et à propos, si vous venez à LA, ne ratez surtout pas le numéro 6801 de Hollywood Boulevard. Vous y trouverez une étoile où vous pourrez au choix, selon vos opinions politiques, faire la révérence ou vous essuyez les pieds. C’est celle de Donald Trump ! Si signore si signora si signorina. Maintenant vous êtes au courant, et comme dirait le zozo des Républicains, vous savez ce qu’il vous reste à faire. A ce qu’il parait, il a eu droit à la différence en 2007, pour sa contribution à l’industrie télévisuelle.

Source : Dolby Theatre
Reprenons notre promenade. Vos pas sur le « Walk of Fame » vous mèneront ensuite au « Dolby Theatre », une salle de spectacle construite à l’emplacement même de Hollywood Hotel (1902-1956), et qui accueille tous les ans depuis 2002, la cérémonie de remise des Oscars du cinéma. Dans le hall d’entrée, vous trouverez le palmarès des Oscars des meilleurs films depuis 1929. Que de bons souvenirs ! 

Source : TCL Chinese Theatre
Allons maintenant au TCL Chinese Theatre, le mythique Grauman's Chinese Theatre, une salle de cinéma classée « monument historique et culturel » par la ville de LA, où ont lieu les avant-premières de la plupart des grandes productions hollywoodiennes. Sur le parvis, vous verrez les empreintes des mains et des chaussures de 200 stars du cinéma. The Marx Brothers, Rita Hayworth, Cary Grant, Sophia Loren, Kirk Douglas, Peter Sellers, Clint Eastwood, Meryl Streep, Steven Spielberg, Eddie Murphy, Al Pacino, Susan Sarandon, Denzel Washington, Tom Hanks, Emma Thompson, Brad Pitt, George Clooney, Robert De Niro, et j’en passe et des meilleures. Une tradition futile pour les uns mais qui se perpétue pourtant depuis qu’une actrice du cinéma muet a marché dans le béton fraichement coulé du chantier de ce cinéma-pagode qui était en cours de construction dans les années 20. Ici, je vous conseille de chercher les empreintes de Marilyn Monroe et de Jane Russell, la palme d’or de toutes. Vous découvrirez que la vengeance est un plat qui se déguste froid. Peu de gens de nos jours savent le pourquoi du comment de la plaque gravée par ces deux légendes. Le passant d’aujourd’hui retiendra simplement que les filles ont tenu à venger une frange de la gent féminine raillée par les deux sexes pour la couleur de leurs cheveux, qui aurait selon les moqueurs, une incidence fatale sur le QI de celles qui la portent. Marilyn et Jane ont gravé dans le béton et pour l’éternité : « Gentlemen prefer blondes ».

Assise par terre, toujours avec grâce et élégance, Marilyn Monroe a dû forcément pensé un peu en ce 26 juin 1953, à tous les frelons qui lui ont tourné autour dans sa vie. Mais, « Les hommes préfèrent les blondes » fait référence avant tout au titre d’un film d’Howard Hawks, tourné avec les deux actrices et chanteuses américaines, qui devait sortir sur les écrans trois semaines plus tard. La comédie musicale raconte les aventures de deux danseuses de revues. L’une est jouée par Marilyn. Elle est blonde et naïve, et ne pense qu’aux diamants et à épouser un homme riche. Certains diront que c’est toujours d’actualité sous d’autres cieux, mais dans une moindre proportion et ce n’est pas limité aux blondes, soit dit au passage ! L’autre qui est jouée par Jane, est brune et réfléchie. Elle a le sens de la répartie. Mais au grand dam de sa copine, elle ne déniche et s’entiche que d’hommes honnêtes mais peu fortunés. D’actualité tout autant diront certains, mais dans une plus grande proportion que dans le passé et ce n’est pas l’apanage des brunes, loin de là. 

Marilyn Monroe Official Channel, by Peter Sneyder

Et puisque nous sommes si dispersés, une anecdote. Dans les détails croustillants de la petite histoire, on apprend que Marilyn Monroe aurait suggéré dans le but de rester fidèle à sa réputation et à sa célébrité, que les deux actrices laissent les empreintes de leurs poitrines et de leurs culs, plutôt que celles de leurs mains et de leurs pieds. L’idée fut rejetée. On était en 1953, bordel ! Il n’y a eu ni mains sur les poitrines ni pieds aux culs, mais l’actrice américaine obtint qu’on mette les points sur les « i », et en diamant svp, pour faire référence à une chanson du film, qui hérissera les poils des féministes d’aujourd’hui, « Diamonds Are A Girl’s Best Friend ». Bon, il n’y avait qu’une lettre à orner et encore, avec une fausse pierre. Inutile de vous dire, elle n’a pas fait long feu, on l'a rapidement volé.

Allez, encore une anecdote, mais vraiment la dernière. Pour le titre comme pour l’histoire, la Twentieth Century Fox s’est inspirée d’un roman d’Anita Loos, publié en 1925, « Gentlemen prefer blondes » (Les hommes préfèrent les blondes). Et dire, qu’elle n’en était pas une ! Mais, évidement qu'il y en a un, sachez que l’écrivain-scénariste américaine publiera la suite des aventures des deux femmes deux ans plus tard sous le titre tout aussi provocateur, « But gentlemen marry brunettes » (Mais les hommes se marient avec des brunes). Ce second roman donnera lieu lui aussi à un film qui sortira dans les salles en 1955. Eh bien voilà, de quoi faire plaisir à tout le monde !

Amis, visiteurs, lecteurs et cinéphiles, c’est dans ce cadre mythique, au TCL Chinese Theatre, que se tiendra la 12e édition du « HollyShorts Film Festival ». Le jeudi 18 août, « Lebanon Wins The World Cup » sera en compétition avec d’autres films documentaires américains et étrangers pour décrocher un troisième prix international dans la catégorie du « Best Documentary Short ». Le film libanais, réalisé avec une contribution américaine, raconte l’histoire de deux vétérans libanais, Edouard, un combattant aguerri chrétien, et Hassan, un guérillero intellectuel musulman, engagés dans des camps opposés durant la guerre civile libanaise. Les deux hommes se préparent la veille du Mondial de football de l’été 2014, à soutenir leur équipe favorite, le Brésil. Ce tournoi leur donne une occasion de se remémorer à la fois, des matchs inoubliables de 1982, alors que l’armée israélienne encerclait Beyrouth, et des batailles décisives de 1975, comme celle des Grands hôtels. A l’arrivée, Lebanon Wins The World Cup est un film sur la brutalité de la guerre libanaise, la passion des Libanais pour le football, tant pour le Brésil que pour l'Allemagne, la réconciliation islamo-chrétienne et le pouvoir de pardonner.

Pour vous mettre en appétit, il n’y a pas mieux qu’une bande-annonce. La suite de l’aventure, sur la page du film. Après Varsovie et Santa Barbara, cap sur Hollywood. Croisons les doigts et santé à toutes et à tous.