mercredi 31 décembre 2014

Des rats de Paris aux rats de Beyrouth, c’est surtout le « sens civique » qui manque au Liban (Art.263)


Des réserves sur ses méthodes, j’en ai. A commencer par ses mises en scène spectaculaires récurrentes pour assurer une récupération politicienne optimale et la discrimination flagrante dans l’application de la loi entre les régions libanaises, dont le ménagement évident des territoires qui sont sous le contrôle des autorités du Hezbollah. Il n’empêche, Wael Abou Faour est incontestablement l’homme de l’année 2014 pour moi.   

Jamais le Liban contemporain n’a connu un ministre aussi sincère, énergique et volontariste. Il bouscule tout le monde. A ce stade, il est clair, que sans le soutien de son chef, Walid Joumblatt, il se serait contenté de quelques rafistolages lors de son passage au ministère de la Santé. Il a le feu vert du Beik, voilà pourquoi il va aussi loin.

Il a révélé à quel point le Liban, en dépit des paillettes et surtout de la schizophrénie ambiante, est un pays qui part à la dérive à tous les niveaux, pas uniquement au niveau alimentaire. Heida jawna:
- 1 crocodile heureux qui barbote dans les eaux de nahr Beyrouth pendant des mois, avant d'être capturé par des pêcheurs svp,
- 4 ans d’autoprorogation parlementaire, soit un mandat entier sans scrupules, salaires compris,
- 12 attentats sanglants survenus dans diverses régions libanaises, aucun procès en vue, frontière syro-libanaise toujours pas maitrisée et une milice libanaise enlisée jusqu'à nouvel ordre dans la guerre civile syrienne,
- 221 jours de vacance au niveau de la présidence de la République, et des députés qui veulent légiférer en violation de la Constitution libanaise,
- 650 morts sur les routes libanaises,  à condition que cette dernière journée de l’année temrou2 3a kheir, et les permis de conduire sont encore délivrés dans des pochettes surprises,
- 700 tonnes de sucre périmé qui attendent d’être écoulées sur le marché libanais, et des baklawas gracieusement distribués à la mort des adversaires politiques, 
- 100 000 likes suite à une pulsion nationaliste pour une sportive dont on a plus entendu parler, Jackie Chamoun, et à peine 1 615 likes pour la page officielle du Tribunal Spécial pour le Liban, qui juge les auteurs de l'assassinat de 22 personnes, dont Rafic Hariri, l'ancien Premier ministre de ce peuple râleur, 
- 500 000 m² de forêts dans la région de Baabda sont partis en fumée par défaut de maintenance de 3 hélicoptères spécialisés,
- 800 000 locataires anciens menacés d’expulsion de leurs appartements dans l’indifférence générale politico-médiatique,
- 1 500 000 Libanais « pauvres » et dans une situation « vulnérable » sur les plans socio-économiques, soit 1 Libanais sur 3, et des frontières ouvertes comme si de rien n'était.

Le Liban est dans un état de décomposition avancée. Pas besoin d’Abou Faour ou Bakhos Baalbaki pour le prouver ou d’en rajouter. Mais, en faisant la rétrospective de l’année, on s’aperçoit que la pourriture la plus grave, n’est pas spécifique du monde politique, liée à l’insécurité, attachée à notre alimentation ou relève du domaine social. Il y a quelque chose de grave dans tout cela, quelque chose qui relie toutes ces mauvaises nouvelles que nous avons eues durant les 52 semaines de cette année. C’est la « mentalité défectueuse ». Pour rester dans les scandales révélés par le ministre de la Santé, le problème n’est pas dans ce malheureux « jardone » qui se balade à proximité des silos à blé du port de Beyrouth à la recherche de quelques graines pour survivre. Vous seriez passés il y a quelques années près de la fontaine des Innocents, en plein cœur de Paris, à 3h du matin, vous auriez vécu un remake des Birds de Hitchcock. Des centaines de rats parcouraient la place hystériquement pour s’engouffrer dans les tunnels creusés au pied des arbres. Je vous conjure de me croire, j’étais sobre ! Aujourd’hui, il n’en est rien. Et pourtant, aucun ministre français ne s’est rendu à Châtelet-Les Halles ! Le « système » a fonctionné. Les rats parisiens reviendront place des Innocents et ailleurs, et le système fonctionnera. Le problème n'est donc pas les rats en soi, autant qu'il réside dans le fait de savoir, comment se fait-il que les 10, 20 ou 100 personnes qui travaillent dans ce lieu d’une haute importance, ainsi que les dirigeants de cette structure, aient attendu la visite du ministre de la Santé en personne, dans les derniers jours de l'an de grâce 2014, pour leur expliquer que les rats et les pigeons n’ont pas leur place dans l’environnement de silos à blé qui nourrissent l'ensemble de la population libanaise depuis des décennies ? Incompréhensible.

Dans tous les pays du monde, il y a des gens qui fraudent, qui sont négligents et qui n’ont aucun bon sens. Mais, force est de constater qu'un sens civique minimaliste existe dans les pays développés pour garantir aux citoyens une vie décente, sans que les Etats n’interviennent directement dans chaque détail de la vie quotidienne. Contrôler c’est bien, faire son boulot c’est mieux, avoir le « sens civique », ce sens des obligations et des responsabilités du citoyen, ça serait fabuleux quand même. Eh oui, la « mentalité défectueuse » se répand au pays du Cèdre et dans tous les domaines. Heida jawna ! Hélas, sur ce point, la loi n’y peut rien, ou pas grand-chose. Comment créer un « citoyen responsable » ? Telle est vraiment la douloureuse question qui ressort de ma rétrospective de l’année 2014. Rêvons de cela pour 2015 ! Rêver c'est déjà ça, comme le dit si bien Alain Souchon.

dimanche 28 décembre 2014

Le cadeau de Noël empoisonné du gouvernement de Tammam Salam à 800 000 Libanais ! Procédure à suivre avec l’entrée en vigueur de la loi sur les locations anciennes (Art.262)


Au grand dam de certains, c’est aujourd’hui le 28 décembre 2014 que la nouvelle loi du logement aurait dû entrer en vigueur. Mais, il n’en sera rien. Malgré le pot organisé par le lobby des propriétaires ce weekend, dans une tentative infantile pour impressionner les locataires anciens, énno yeklouloun rassoun, la loi de libéralisation des locations anciennes au Liban, votée à la hâte et à la dérobée lors des festivités législatives du poisson d’avril organisées au printemps 2014, n’est pas applicable en l’état, après l’invalidation le 6 août 2014 par le Conseil constitutionnel de trois articles fondamentaux et l’avis négatif émis le 18 octobre 2014 par le Comité de la législation et des consultations du ministère de la Justice.

En somme, le cadeau de Noël empoisonné du gouvernement Tammam Salam et d’une partie des autoprorogés députés aux paisibles citoyens Libanais de la classe moyenne, ne sera pas délivré. A partir d’aujourd’hui, le pays du Cèdre entre dans l’une des plus grandes confusions sociales de son histoire.

Depuis l’époque du mandat français, la politique libanaise du logement était inspirée par les lois françaises, notamment par la loi de 1948. Puis un beau matin, le 1er avril 2014, alors qu’en France cette législation d’exception est toujours en vigueur, le Liban a décidé de libéraliser d’une manière sauvage les loyers anciens. La loi libanaise de libéralisation des loyers sera lourde de conséquences à cause de la violation des droits séculaires des locataires libanais, pour l’achat de leurs appartements avec une décote et à l’indemnisation en cas d’expulsion, de la ségrégation sociale et spatiale des Libanais, ce qui est contraire au principe de la Constitution libanaise, de la gentrification de la capitale par l’expulsion de la classe moyenne ainsi que des natifs de Beyrouth, et leur remplacement par une classe aisée, de l’exode économique transcommunautaire amplifié par la présence de 1,5 à 2 millions de ressortissants syriens, et de la destruction totale du parc immobilier ancien, ou de ce qu’il en reste.

Face à cette loi inique, on peut résumer l’état des lieux au niveau parlementaire de la manière suivante : 

- Les députés « promoteurs » de la libéralisation des locations anciennes. Il y a d’abord les députés du Courant du Futur de Saad Hariri. Tous, sans aucune exception. Les fers de lance de la libéralisation des locations anciennes sont Robert Ghanem (député maronite de Rachaya-Bekaa Ouest) et Samir el-Jisr (député sunnite de Tripoli). Parmi les défenseurs virulents de la libéralisation des locations anciennes, on retrouve des députés du Courant patriotique libre de Michel Aoun, notamment Neemtallah Abi-Nasr (député maronite du Kesrouan) et Ghassan Moukheiber (député grec-orthodoxe du Metn).

- Les députés « contestataires » à l’origine du recours contre la nouvelle loi. D’abord, ceux des Kataeb d’Amine Gemayel: Nadim Gemayel (député maronite de Beyrouth ; il est le seul député de la capitale libanaise dans ce cas!), Elie Marouni (député maronite de Zahlé), Fady Haber (député grec-orthodoxe d’Aley). Ensuite, ceux du Hezbollah de Hassan Nasrallah : Walid el-Succariyé (député sunnite de Baalbek-Hermel), Nawaf Moussawi (député chiite de Tyr) et Bilal Farhat (député chiite de Baabda). Enfin, divers députés du bloc de Michel Aoun, Ziad Assouad (député maronite de Jezzine) et Hagop Pakradounian (député arménien-orthodoxe du Metn), mais aussi Abdellatif Zein (député chiite de Nabatiyé / bloc Nabih Berri), Marwan Fares (député grec-catholique de Baalbak-Hermel / Parti national syrien) et Kassem Hachem (député sunnite de Hasbaya-Marjeyoun / Baath).

- Les députés « figurants ». Comme si la loi ne concerne pas leur bastion d’Achrafieh et leur base populaire, se trouvent aussi incompréhensible que ça puisse être, les Forces libanaises de Samir Geagea, et aussi paradoxalement que ça puisse paraître, le Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt.

Le lobby des propriétaires tentera par tous les moyens d’intimider les locataires anciens. Afin d’éviter de commettre des erreurs juridiques qui pourraient se retourner contre le locataire ancien, vous trouverez ci-jointe la procédure à suivre par les personnes concernées, en cinq parties. Elle est établie par le Comité de défense des droits des locataires. En voici les principaux points :
- déclinez jusqu’à nouvel ordre, toute invitation pour négocier avec le propriétaire un nouveau bail de location ;
- en cas de sommation à payer le nouveau loyer selon les modalités de la nouvelle loi, reçue par courrier ou par un notaire, veillez à apposer sur le document la date et la mention « avec réserves à cause du recours contre la loi et des modifications », avant de signer l’avis de réception ;
- il est conseillé de demander un certificat du cadastre qui fait apparaitre clairement le nom du propriétaire actuel du bien loué ;
- il est conseillé de photocopier l’ancien bail et d’apposer clairement la mention « le bail est renouvelé pour l’année 2015 » avant de le signer et de le faire signer par le propriétaire ;
- en cas de refus du propriétaire d’encaisser le loyer pour l’année 2015, selon les modalités de l’ancienne loi, il convient de passer par un notaire ;
- vérifiez l’identité et la fonction de toute personne qui pourrait se présenter à votre domicile au nom du propriétaire ;
- si vous passez par un avocat, veillez impérativement à ne pas lui octroyer le pouvoir d’accepter le renoncement au bail ;
- contactez le Comité qui est à la disposition de tout locataire ancien pour vous renseigner et être conseillé gratuitement avant tout engagement concernant le bail de location ancienne.

Le 28 décembre 2014 n’est pas la fin du combat contre l’injustice qui frappe 800 000 de Libanais concernés par les locations anciennes. Le nombre exprimé en chiffres permet de mesure l’ampleur du désastre. C’est aujourd’hui que cette grande bataille sociale s’engage. Le maintien de la classe moyenne et des natifs de Beyrouth dans la capitale, ainsi que la préservation de la mixité sociale et communautaire, passent par l’abolition de la loi de libéralisation des loyers anciens. Pour empêcher la « catastrophe sociale » d’avoir lieu, avec une défiguration irréversible du tissu urbain et social de la capitale libanaise, en cas de mise œuvre de ce texte bâclé, il faut étudier une nouvelle loi du logement. Celle-ci devrait garantir une plus grande « justice sociale », évoquée dans la Constitution libanaise, en restituant les droits des locataires anciens de rester dans leurs logements, et d’accéder facilement à la propriété en achetant les appartements qu’ils occupent depuis des lustres, ou de se loger à un prix raisonnable dans leurs quartiers, comme locataires ou comme propriétaires. Il en va de la paix sociale au Liban. Si la libéralisation des locations anciennes est mise en œuvre comme le souhaitent les promoteurs de la loi, le Liban devra se préparer au plus grand exode transcommunautaire de son histoire. Le gouvernement de Tammam Salam et les parlementaires libanais autoprorogés devront alors assumer pleinement les conséquences de l’explosion sociale qui en découlera

Réf. 
Dès le 28 décembre 2014, le Liban fera face au plus grand exode transcommunautaire de son histoire, sauf si la loi de libéralisation des loyers anciens est abolie. Le point en 20 Questions-Réponses (Art.256) Bakhos Baalbaki

mardi 23 décembre 2014

Les défenseurs zélés de la France dont la République française se passerait bien (2/3) Le délire des pharisiens et des Tartuffe Franco-Libanais sur les crèches de Noël (Art.261)


Dans ce deuxième volet de cette série d’articles que je consacre à ces défenseurs zélés de la France dont la République française se passerait bien, j’aborderai un autre sujet d’actualité brûlant, celui du retrait d’une crèche du Conseil général de Vendée et la pression faite sur les maires Front National de Béziers, Robert Ménard, et de l’UMP de Melun, Gérard Millet, pour démonter les crèches installées dans leurs mairies, en pleine période de Noël.

J’ai suivi avec beaucoup d’intérêt, et d’amusement il faut dire, les réactions que ces événements ont suscitées en France, mais surtout au Liban. Une crèche c’est « un homme, une femme, un enfant, quelques bêtes », titrait L’Orient-Le Jour (OLJ) la semaine dernière. Dès la première phrase, le ton est donné : « Elle doit être bien malade, la France laïque, dans son cœur, dans sa tête, dans son identité et son estime de soi, pour s'offusquer tout à coup de la présence des crèches dans les lieux publics à la veille de Noël ». Etant chargé par Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, mon voisin de palier sur Facebook, de répondre à ce grotesque constat, je voudrais rassurer la journaliste libanaise d’emblée : la France se porte comme un charme, ce sont les zélés qui pètent des durites ces derniers temps.

Zappons cette arrogance déplacée et admettons son expression. La journaliste de l’OLJ rajoute un peu plus loin : « S'il faut supprimer les crèches, autant supprimer toute cette fête indissociable de la tradition et de la foi chrétiennes, allez, par respect pour les autres communautés, selon l'argument démagogique avancé par les champions de cette étrange cause. » Il faut vraiment rien connaitre de la France pour penser ne serait-ce que la moitié d’un quart de seconde que dans la République française, « les champions de cette étrange cause » (cette cause concerne la laïcité), ordonnent le retrait de ces crèches « par respect pour les autres communautés » (sous-entendez musulmane et non shintoïste), en se basant sur un « argument démagogique » (le respect de la loi). Trois grotesques réflexions, c’est un peu fâcheux pour quelqu’un qui prétend informer les citoyens libanais sur l'actualité française. Ce ne sont ni les fanatiques athées de Gauche, ni les musulmans, ni les bouddhistes, ni les shintoïstes, ni les fans de Marilyn Manson qui dictent leurs lois en France. Il faut cesser ce mensonge. Dans l'affaire de Vendée, c’est le tribunal administratif de Nantes qui a ordonnée au Conseil général de retirer la crèche de la Nativité. La décision judiciaire n’est motivée ni par la christianophobie ni par l’islamophilie, ni par respect de quoi que ce soit, ni par irrespect de qui que ce soit, mais uniquement en application de la loi du 9 décembre 1905, qui concerne la « Séparation des Eglises et de l’Etat » et qui précise dans son premier article que « La République (française) assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public. » Et des restrictions, il y en a, n'en déplaise aux croyants zélés. En vertu de l’article 28, « il est interdit, à l'avenir, d'élever ou d'apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l'exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions ». C’est clair comme l’eau de source. A l’époque où l’on a voté cette loi, en 1905, il y avait sept musulmans et deux shintoïstes tout au plus en France métropolitaine. Donc, il faut cesser cette malhonnêteté intellectuelle de sous-entendre que l’interdiction des crèches de Noël dans les lieux publics est liée de près ou de loin à l’islam et aux musulmans de France.

Ceci dit, on note bien sûr une certaine tolérance des manifestations religieuses dans l’espace public en France. Tout est laissé à l’appréciation individuelle, même au niveau des juges. Voilà pourquoi les tribunaux administratifs de Montpellier et de Melun ont donné raison aux maires de Béziers et de Melun, alors que celui de Nantes à donner tort au Conseil général de Vendée. On a déjà vu des crèches de Noël place de l’Hôtel de Ville à Paris. Les crèches de Provence et leurs santons font partie du patrimoine cultuel et culturel de la région. On fait tous les ans à Pâques le chemin de croix à Montmartre, en plein Paris. Mais, toutes ces manifestations religieuses sont au sens strict de la législation, des violations de la loi de 1905. Donc, l’interprétation de la loi n’est pas aussi rigide que certaines grenouilles de bénitier voudraient le faire croire. En tout cas, l’affaire de la crèche de Vendée sera rejugée en appel et l’affaire est portée devant le Conseil d’Etat. En attendant, j’aimerai rappeler aux zélés, la sagesse de l’Eglise catholique qui n’a jamais polémiqué sur cette question. Le porte-parole des évêques de France, Mgr Bernard Podvin, a rappelé à l’occasion de cette polémique que « L’Église catholique respecte la neutralité de l’État (français) ».

Ces polémiques récurrentes ont souvent pour origine des réseaux d’extrême droite qui aussitôt l’affaire est connue, lance une campagne politique pour dénoncer l’athéisme fanatique de la gauche, la christianophobie et l’islamisation de la France. Mais pas uniquement, comme on le voit avec cet article dans le principal quotidien libanais francophone. « A quoi bon faire le choix d'un État laïc si c'est pour ériger la laïcité en une religion supplémentaire, armée de dogmes consternants ? » Non seulement, Fifi Abou Dib fait fi de la loi de 1905, dont l’existence n’est même pas mentionnée dans sa note, mais elle a le culot de parler de « dogmes consternants ». A moins qu’elle ignore vraiment qu’une loi existe et que nul n’est censé l’ignorer ? Toujours est-il qu’il faut avoir une vue courte pour ne pas comprendre que la laïcité instaurée par la loi de 1905, n’est dirigée contre personne en particulier. Bien au contraire, elle a comme principal objectif de régler la vie des communautés -celle des athées comprise, qui pense qu'Abraham, Bouddha, Jésus et Mahomet, sont des gourous comme les autres- dans le respect de tout un chacun. C’est le meilleur moyen qui soit d’assurer ce vivre ensemble en diminuant les risques des surenchères religieuses et des confrontations communautaires, qui dévorent le Liban, soit dit au passage. Imaginez qu’on laisse s’installer des crèches de Noël dans les mairies, en violation de la loi de 1905 comme le souhaitent beaucoup de Franco-Libanais, figurez-vous que les fonctionnaires municipaux devront assurer le service du mois de décembre jusqu’au mois de janvier, pour satisfaire les Orthodoxes comme les Catholiques et les Protestants. Qui dit crèche à Noël, dit chemin de croix à Pâques avec les processions du Vendredi Saint. Par ailleurs, il faudrait organiser des pique-niques champêtres dans les parcs et jardins municipaux à l’occasion de Eid el-Fotr marquant la fin du ramadan. Et pour Eid el-Adha, il faudrait fermer les yeux sur les sacrifices qui devraient se faire sur les perrons des mairies. Et encore, chez les descendants d’Ismaël, il n’y a que deux grandes fêtes religieuses. Chez leurs cousins du côté d’Isaac, les célébrations et les commémorations juives occupent environ 150 jours de l’année, shabbat compris. Donc, pour satisfaire les orthodoxes juifs, il va falloir changer le décor des mairies tous les deux jours ! Vous pensez qu’avec les bouddhistes c’est plus simple ? Détrompez-vous. L’anniversaire de Siddhārtha Gautama, Bouddha, diffère d’une communauté à l’autre, on aura au moins quatre dates dans l’année. Et c’est sans oublier les athées attachés à la Révolution française qui réclameront sans doute de remettre le Culte de la Raison et de l’Etre suprême. Ah la raison, il est grand temps de la remettre dans les esprits ! Enfin bref, vous l'avez compris, Tartuffe ou L’Imposteur apparaitrait comme une tragédie par rapport au bordel comique que nous aurons dans les mairies des 36 000 communes de France et de Navarre.

On voit bien où peut conduire le délire de certains défenseurs zélés de la France, qu'on retrouve dans l’Hexagone et au pays du Cèdre : à transformer la République française, en une tour de Babel. Qu’importe, rien ne peut retenir la suffisance libanaise. « Le Liban aligne ses 18 confessions (...) comme un miracle de coexistence rendu possible par l'ouverture d'esprit de ses citoyens (...) Jamais nous n'empêcherons l'une de nos communautés confessionnelles de célébrer ses fêtes et de les partager dans la joie. Et sans doute dans ce libéralisme-là existe-t-il davantage de laïcité que dans tout l'Hexagone réuni ». C’est c’là oui ! Foutaises. Mais bordel, qui en France empêche qui que ce soit « de célébrer ses fêtes et de les partager dans la joie »? Et dites-moi, votre joie serait-elle si réprimée sans des crèches dans tous les coins de rues, de gares, de mairies et de supermarchés ? Et après, on s’étonne pourquoi le Liban est dans un sacré merdier et le restera pour longtemps ! Au lieu de s’inspirer de la France, les zélés du Liban, veulent importer dans ce pays paisible et laïc, l’esprit sectaire qui n’en finit pas de ravager notre pays et d’enfoncer ses 18 communautés dans l’enfer communautaire, qui nous a déjà couté une guerre civile de 150 000 morts, que certains semblent avoir déjà oublié.

Je rassure tous les défenseurs zélés de la France, d’ici et d’ailleurs, que tout leur zèle autour de la crèche de Noël et les racines chrétiennes de la France, qui feront l’objet du troisième volet de cette série d’articles, est irrecevable devant Dieu, leur idolâtrie n’ayant pas cours dans l’au-delà. Ici-bas, la Nativité est représentée là où elle est digne de l’être. Certainement pas aux supermarchés et dans les mairies comme le souhaitent les chrétiens zélés. On peut l’admirer en permanence en se présentant n’importe quelle journée ensoleillée de l’année devant les magnifiques vitraux du XIIIe siècle du portail royal de la Cathédrale Notre-Dame de Chartres. On peut aussi s’émerveiller devant la crèche de la Nativité de Notre-Dame de Paris. Elle est magnifique où elle est, à l’intérieur de la cathédrale parisienne. C’est là où elle devrait être, dans son environnement, et nulle part ailleurs, par respect pour Jésus, déjà pour commencer. Et s’il y a lieu de s’inquiéter, c’est sur la dérive consumériste autour de la naissance de Jésus, ce fils de Dieu, à en croire la tradition chrétienne, ce fils de charpentier, à en croire les Evangiles, le fils de cette juive nommée Marie, qui est né dans une étable, venu au monde pour sauver l’humanité comme disent ses fidèles, et lui apprendre l’humilité, la tolérance, la solidarité, le pardon et l’amour du prochain, ennemis compris. Dieu sait à quel point nous sommes à des années-lumière de tout cela. Les Pharisiens et les Tartuffe zélés des temps modernes ont transformé Noël en une fête folklorique et commerciale. Si Jésus revenait sur Terre, il les flagellerait, comme il l’a fait avec les marchands du Temple il a près de 2 000 ans. 


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mercredi 3 décembre 2014

Sabah, Saïd Akl, mais aussi Gibran Khalil Gibran ! Le mépris d’al-Manar, la chaine du Hezbollah, pour certaines icônes libanaises (Art.257)


Le Liban a perdu la semaine dernière deux grands noms en l’espace de deux jours. Qu’on les apprécie ou pas, ces deux noms font partie de l’héritage culturel du pays du Cèdre et de la mémoire collective de l’ensemble du peuple libanais. C’est ce que je croyais naïvement. J’y reviendrai plus loin.  

Sabah, notre chanteuse nationale, était aussi la « diva de la musique » du monde arabe. Un titre qu’elle partageait avec, Oum Kalthoum (Egypte), Warda el-Jazairia (Algérie) et Fairuz (Liban). C’est pour dire la place qu’elle occupait ! « El-chahroura », a marqué les populations arabes, du Machreq au Maghreb. D’abord, par une voix exceptionnelle. Mais pas uniquement. « Sabbouha » a marqué les esprits par sa vie privée également. Sur ce plan, disons que Jeannette Gergi Feghali, de son vrai nom, est notre Elizabeth Taylor en quelque sorte. Mariée au moins à 9 reprises, on parle même de 13 fois, la « merlette » a eu une vie sentimentale tumultueuse. Chrétienne maronite, elle a épousé non seulement des hommes chrétiens mais aussi des hommes musulmans sunnites, des compatriotes et des étrangers. Elle fut même musulmane un moment de sa vie, par amour et le temps d’un mariage. Sabah est par conséquent, un des plus beaux symboles vivants, en chair et en os, de l’union nationale et du melting-pot : une cohabitation fraternelle islamo-chrétienne avec abolition des frontières religieuses et administratives entre les individus. Femme émancipée à une époque où ses semblables n’avaient pas droit de cité, excentrique dans ses tenues, elle était aussi une grande adepte du recours à la chirurgie esthétique, pour rester jeune quitte à s'enlaidir au fil des opérations. Elle fut la première chanteuse arabe à se produire à l'Olympia de Paris, au Carnegie Hall de New York, au Piccadilly Theatre de London et à l'Opéra de Sydney. En deux mots, disons que tout était excessif 3end el Sabbouha, autant sur le plan personnel que sur le plan professionnel : 2 religions (chrétienne et musulmane), 4 nationalités (libanaise, américaine, jordanienne et égyptienne), 13 mariages, 20 spectacles, 50 albums, 83 films et pas moins de 3 500 chansons !

Saïd Akl, était lui aussi, un homme exceptionnel et pas moins excessif pour autant. Il fait l’unanimité sur le plan littéraire. Grand poète reconnu, il est connu aussi pour ses envolées lyriques. Cela, tout le monde le sait. Et pourtant, l’homme est controversé sur les plans politique, philosophique et idéologique. Pas pour son soutien continu au général Michel Aoun ! Quoique, ça n’a pas dû plaire à tout le monde. Sa grande ferveur pour la civilisation phénicienne et ses positions extrémistes anti-palestiniennes agaçaient au plus haut degré tous les nationalistes arabes. Néanmoins, il faut rappeler les contextes des excentricités politico-idéologiques du poète chrétien maronite de Zahlé.

Sans remonter à Mathusalem et aux conquêtes arabo-musulmanes, et sans aller dans les détails des événements tragiques qui ont marqué la mémoire collective chrétienne au Liban (les massacres du Mont-Liban entre 1840-1860, près de 20 000 morts, commis par les Druzes avec la complicité des autorités ottomanes ; la grande famine de la Première Guerre mondiale, en partie provoquée par les autorités ottomanes, près de 200 000 morts, soit 1/3 de la population libanaise de l'époque !), pendant un certain temps, depuis l’Indépendance au moins, une frange de la population libanaise -des communautés musulmanes mais aussi des communautés chrétiennes- montrait un net désintérêt pour l’héritage légué par nos ancêtres, les Phéniciens, dont l’apport capital à l’humanité est pourtant reconnu par tous les historiens, ne serait-ce que comme inventeurs de l’alphabet moderne en usage par l’écrasante majorité des populations du monde d’aujourd’hui. Cette frange de nos compatriotes qui ne s’est pas contentée de se désintéresser de cette partie glorieuse de l’histoire du pays du Cèdre -la région où coulaient jadis, au temps biblique, le lait et le miel- réclamait par ailleurs, la fusion avec la « sœur Syrie » sous des prétextes historiques bidon, bien exploités par la tyrannie des Assad père et fils, autour du thème « un même peuple dans deux pays », et dans un mépris total des préoccupations des communautés chrétiennes libanaises. Voilà pour faire bref. On voit bien que tous les éléments étaient réunis pour nourrir certaines dérives, et même délires, identitaires nationalistes chez certains compatriotes chrétiens comme Saïd Akl.

Quant aux positions extrémistes anti-palestiniennes du poète libanais, pour mieux les comprendre il faut rappeler aussi le contexte d’une époque où nos « hôtes » ont abusé délibérément de l’hospitalité de la population libanaise et ont violé la souveraineté du Liban, allant jusqu’à la création de facto d’un « Etat dans l’Etat » et jusqu’à la proclamation que la libération de leur Palestine passerait par Jounieh et Ouyoun el-Simane (deux régions chrétiennes du Liban). Enfin bref, c'est de l'histoire ancienne, et comme le disait si bien André Malraux, l’écrivain, l’aventurier, l’homme politique et l’intellectuel français : « Juger, c’est évidemment ne pas comprendre, puisque, si l’on comprenait, on ne pourrait plus juger ».

En tout cas, le poète de la Bekaa restera dans l’histoire comme l’inventeur de la transcription du parlé libanais, avec l’alphabet latin. Un point qui a dû agacer plus d’un. Eh oui, sans m'en apercevoir, je me trouve comme tant d’autres Arabes, à rendre hommage toutes les semaines à Saïd Akl, depuis 4 ans, en parsemant judicieusement mes 257 articles d’expressions libanaises et arabes rédiger phonétiquement avec l’alphabet français. Qui l’aurait cru ? Alors, vous comprenez mieux pourquoi je ne pouvais pas laisser passer la mort de cet homme sans lui rendre un certain hommage à ma manière ? Là où Mustafa Kemal Atatürk a brillamment réussi à révolutionner la langue turque, le projet de Saïd Akl est demeuré un avorton. Disons avec le recul, heureusement pour la langue d’al-Mutanabbi, pour les descendants des Phéniciens (qu'on retrouve dans toutes les communautés libanaises, musulmanes comprises, et même syriennes et palestiniennes) et pour tous les musulmans du Liban (puisque l'arabe est la langue du Coran, un détail que Saïd Akl a eu le grand tort de négliger !). Toute la controverse qui entoure le nom de Saïd Akl, me rappelle un peu celle qui entache un grand nom de la littérature française, Céline. Alors que l’écrivain est considéré comme un grand novateur de la littérature française du XXe siècle, qui a justement créé un style propre où la langue parlée française est mélangée avec subtilité au français académique, on lui reproche toujours son rapprochement des milieux collaborateurs avec l’Allemagne nazie et ses pamphlets antisémites.

Toujours est-il qu’à l’heure où deux grands noms libanais nous ont quittés, et alors que toutes les chaines libanaises ont interrompu leurs programmes, ont dépêché leurs journalistes aux funérailles et ont consacré leurs antennes à cette double perte pour la nation libanaise, seule al-Manar, la chaine de la milice chiite du Hezbollah, a décidé de zapper complètement les deux événements ! Wa ka2anno chei2oun lam yakoun, comme si l'extraterritorialité du Hezbollah-land se concrétisait pour de bon et se reflétait à tous les niveaux.

Le comportement d’al-Manar, mêlant mépris et isolationnisme, m’a rappelé une anecdote qui traine depuis quelques années dans un coin d’archives de ma boite crânienne. C’est l’occasion ou jamais de vous en faire part. Je me trouvais coincer au Liban pour quelque temps. Un soir, alors que j’étais affalé dans un vieux canapé -à réfléchir comment je peux faire pour saboter la pompe à eau de mes voisins, yallé sar3a el déné dans la cour de l’immeuble- me vint l’idée lumineuse de parcourir la production télévisuelle libanaise. Télécommande en main, faisant de moi le grand maître de cérémonie, je me suis adonné avec un immense plaisir au vice des temps modernes, le zapping, et à cette perversité addictive abominable qui m’est propre, regarder la télé en coupant le son. Croyez-moi c’est miraculeux. Tout d’un coup, Dolly Ghanem vous parait remarquable, Dima Sadek plus gracieuse que pertinente et Marcel Ghanem d’une perspicacité redoutable. Enfin, ce jour-là, il n’y avait que des niaiseries sur toutes les chaines libanaises. Par curiosité, j’ai marqué l’arrêt sur ma chaine favorite, al-Manar justement, qui semblait passer un téléfilm. Sur le petit écran, on voyait un jeune couple assis autour d’une table. Fleur bleue comme je peux l’être à mes heures perdues, et puisque j'étais agacé par le bruit strident de cette saloperie de pompe à eau dans la cour, j'ai pris la décision exceptionnelle de mettre le son. En gros -c’est ça ce qui fabuleux dans les téléfilms libanais, vous rattrapez en 5 min les 5 derniers épisodes !- la femme exprimait avec un grand enthousiasme son admiration pour Gibran Khalil Gibran, l’auteur du chef d’œuvre Le Prophète. J’étais ravi de la chance que j’ai eue de tomber à ce moment précis de l’épisode. La suite me donna entièrement raison. L’homme semblait dubitatif. La femme en rajoutait un peu. Devant la grise mine de son compagnon, elle tenta d’obtenir des renseignements sur les raisons de son attitude réservée. Après des répliques à l’égyptienne, procédé répandu dans le cinéma des bords du Nil, du genre « je ne peux pas t’en dire plus... laisse-moi tranquille... je préfère ne pas en parler... on verra ça une autre fois », blablabla, il se lance dans une tirade grotesque sur ses goûts qui iraient plutôt vers les écrivains engagés qui évoquent la souffrance des mères des martyrs et non vers ceux préoccupés par des considérations personnelles, patati patata. Je n’en revenais pas. Waouh ! Wlé chou khass toz be mar7aba ? Et dire que s'il y a un chrétien qui a bien su parler de l'islam, c'est Gibran Khalil Gibran. Et voilà comment al-Manar lui rend hommage dans ce téléfilm ! Ce qui m’a interpellé n’est pas le fait que sa tirade tombait comme un cheveux sur la soupe, et sonnait faux, si faux -bon, après tout on a le droit de ne pas aimer Khalil Gebran- mais de relever cette volonté flagrante du scénariste du téléfilm qui passait sur la chaine chiite du Hezbollah, de ternir l’image d’un des plus grands écrivains libanais, qui fait la fierté de tous les Libanais sans exception aucune, toutes appartenances communautaires confondues, notamment des communautés chrétiennes et spécialement des Maronites. C’était tout simplement, consternant.

Ce triple mépris, pour trois personnages clés de la culture libanaise, chrétiens comme par hasard, n’est point étonnant pour une chaine qui se démarque des autres par son caractère exclusivement « chiite », qui n’emploie aucun chrétien dans ses rangs, contrairement à la Futur TV par exemple (la chaine du courant du Futur de la famille Hariri), par méfiance autant que par idéologie religieuse, et dont la ligne éditoriale est islamiste par excellence.

Ce n’est point étonnant non plus pour un parti djihadiste, qui n'a rien à envier à Daech & Co, qui pense que le Liban n’avait ni existence ni rôle avant l’avènement du Hezbollah (il n’était qu’un espace de boîtes de nuit et de services), qui estime que le nouveau Liban, qui reste à créer, doit être en harmonie avec l’existence du Hezbollah, qui considère les chrétiens de Kesrouan et de Jbeil comme des envahisseurs, qui appelle clairement depuis sa création en 1982 (dans ses discours et ses livres, dernier appel attesté par votre obligé date de 2010), à l’établissement d’un « Etat islamique » au Liban (qui serait une source de bonheur pour l’être humain), qui décrète que la musique est haram (car Allah aurait interdit aux humains de chanter), qui croit que les chansons rendent la nation molle, qui décide que seuls les chants révolutionnaires sont halal parce qu’ils ne rendent pas l’être humain mou (à condition qu’ils ne soient pas semblables à ceux qu’on retrouve chez les gens immoraux et ceux de la débauche, et qu’ils ne provoquent pas l’euphorie), qui trouve qu’il ne suffit pas de parler d’Allah, de Mahomet, de l’Islam, de la Résistance, du Sud-Liban et d’Israël pour qu’une chanson devienne révolutionnaire (rappelez-vous mon anecdote sur Khalil Gibran, vu par les scénaristes de la chaine al-Manar !), j’en passe et des meilleures. Vous trouverez plus de détails sur ces extraits d’anthologie de Hassan Nasrallah (chef du Hezbollah), Mohammad Raad (chef du bloc parlementaire du Hezbollah) et Naïm Kassem (numéro deux du Hezbollah), dans mes articles 201 et 247, « Si seulement Fairuz, Ziad Rahbani, Majida el-Roumi et John Travolta savaient ce que Hassan Nasrallah pense d’eux » et « Quand cheikh Naïm Kassem, qui appelle à fonder un ‘Etat islamique’ au Liban, s’inquiète pour ‘Jounieh’ ».

Sabah, Saïd Akl et Khalil Gibran, étant tous les trois des personnalités chrétiennes (maronites), désolé d’avoir à le rappeler, nous avons là trois exemples qui confirment, preuves s’il en faut, que le rapprochement du leader chrétien maronite, Michel Aoun, du Hezbollah, est à la fois déplacé, contre nature et dangereux. Il est vraiment grand temps d’y mettre fin, mon Général !