jeudi 28 février 2013

Plantu, le pape Benoit XVI, la famille Borgia et la liberté d’expression ! (Art.120)


Gentillette pour certains, provocatrice pour d’autres, inadmissible même pour quelques-uns ! Aujourd’hui il est adulé, autrefois, on l’aurait envoyé sur le bûcher. Il n’empêche que la nouvelle caricature de Plantu dans Le Monde de jeudi, ne passera sûrement pas inaperçue. En tout cas, pas pour un Libanais, certainement pas pour moi.

Le pape Benoît XVI himself, la plus haute autorité chrétienne catholique au monde, est représenté ici-même par le meilleur caricaturiste de France, Plantu, dans un quotidien prestigieux, Le Monde, affalé dans son canapé, au milieu d’un bordel pas possible, branché devant un grand écran plat, s’adonnant avec plaisir au zapping après avoir lu Télérama et Closer -qui fait encore sa une avec un gros plan sur la poitrine dénudée de Kate Moss, je présume !- content de se retrouver à la retraite, pour pouvoir enfin regarder tranquillement, en faillible, la série TV franco-allemande « Borgia », en sirotant une bonne bière fraiche -il a déjà entamé quatre de son pack de six, très prévoyant le pape, pas uniquement pour sa succession!- après avoir descendu une bouteille de vin, un Big Mac et une tarte aux fraises l’attendent, en fidèle compagnie de la petite souris, auréolée pour la circonstance.


Eh bien, l’air de rien, il faut oser quand même ! Même si la majorité des Français s’en foutront, une partie se sentira irritée et quelques-uns protesteront énergiquement, personne ne se donnera la peine de porter plainte ! Quoiqu’on dise, c’est la preuve illustrée de la déconfessionnalisation des esprits en France. Voilà ce que notre génération ne verra probablement pas au Liban ! Pour les générations encore au stade spermatozoïde et ovule, je ne m’avancerai pas trop, même si je n’en pense pas moins. Vous imaginez, la moitié d’un quart de seconde, nos hommes en soutane -le patriarche Bechara Raï, cheikh Mohammad Rachid Kabbani ou sayyed Hassan Nasrallah- la sma7 Allah wa estaghfara Allah el3azime, à la place de Benoît XVI ? Ce n'est même pas possible pour nos hommes politiques en costard-cravate ! Au Liban, présenter des « faits » dérangeants et vous êtes aussitôt poursuivis pour diffamation. « Kadé7 wou zam » à tout bout de champ. Le censeur libanais a les ciseaux très aiguisés !


Sachez que la série Borgia, diffusée sur Canal+, relate l'histoire de la « vraie » famille Borgia -qui est originaire d’Espagne, et qui a donné deux papes et plusieurs cardinaux à l’Eglise- en prenant quelques libertés. Certains des prélats des Borgia avaient une renommée, disons, peu flatteuse, en tout cas, incompatible avec les valeurs de l’Eglise. Les papes Borgia avaient des enfants par exemple ! Et oui, on a tout vu avec les Borgia, népotisme, luttes de pouvoir, fratricides, incestes, empoisonnements, j’en passe et des meilleures. Mais bon, c’était au XVe siècle. Plantu fait référence à la série télévisée, sauf que celle-ci raconte « L’accession au pouvoir du cardinal espagnol Rodrigue Borgia et de son clan, qui s’efforcèrent d’instaurer une dynastie pour exercer leur domination sur le monde. Bien qu’étant un homme de foi, Rodrigue était aussi esclave des plaisirs charnels. Il devait non seulement déjouer les complots et les conspirations de ses collègues cardinaux et des représentants des grands pouvoirs, mais aussi mener une lutte pour contenir les rivalités qui menaçaient de déchirer sa famille. » 

Certes, nous sommes très loin de la personnalité de Benoît XVI. C'est même insultant d'imaginer ce grand théologien dans cet environnement. Mais bon, faut-il exiger d'un caricaturiste d'être raisonnable ? Je ne pense pas. Passons outre l'environnement un instant, pourquoi ne peut-on pas imaginer que Joseph Ratzinger, une fois à la retraite, en homme faillible, aimerait jeter un coup d’œil sur les mésaventures d’un de ses prédécesseurs ? C'est exagéré ! Bien sûr que ça l'est, c'est le but même d'une caricature, de créer une situation décalée, insensée et absurde. Est-ce que cette caricature est de bon goût ? Sûrement pas pour un croyant, peut-être même pas pour un mécréant. Est-ce nécessaire ? Peut-être que oui, peut-être que non, mais dans tous les cas, qu'on aime ou qu'on n'aime pas, c’est comme ça que Plantu l'a imaginé. Et la liberté d’expression lui en donne ce droit en France.

Cette caricature m'a tout de suite fait penser à Ali Ferzat, le caricaturiste syrien, enlevé le 25 août 2011 par les chabiha du tyran de Damas (miliciens du régime), tabassé avec barbarie (on lui a brisé les doigts, puis on l’a abandonné au bord de la route), pour ses dénonciations répétées du régime de Bachar el-Assad à travers ses caricatures justement. Hélas, dans certains pays, une caricature peut coûter cher.

Dans tous les cas, comme je l’ai écrit plus haut, voilà donc la preuve illustrée de la déconfessionnalisation des esprits en France. La liberté d’expression s’exprime pleinement. Qui n’est pas content, zappe. Qui n’arrive pas à zapper, dépose une plainte. Plantu se porte bien, les locaux du Monde n'ont pas été incendiés et la vie des ambassadeurs de France continue à être un long fleuve tranquille. Aujourd’hui, toute la question pour moi étant de savoir, est-ce qu'on arrivera un jour à déconfessionnaliser les esprits libanais au point de voir nos hommes en soutane, chrétiens et musulmans, dans les journaux du pays du Cèdre, dans des situations peu valorisantes ? Telle est la question qui m’a traversé l’esprit à la lecture du Monde du jeudi 28 février.
Réf.

mercredi 27 février 2013

A tout hasard, demain c’est la «Journée mondiale sans Facebook»! (Art.119)


Mes cher(e)s ami(e)s sachez que le hasard du calendrier a voulu que demain, 28 février, on fêtera les Romain. Je sais, tout le monde s’en fout, ma7soubkoun en premier. C’est aussi la « Journée internationale des maladies rares ». Ah, ça devient plus intéressant. Voyons, qu’est que nous avons comme maladies rares : le déficit en G6PD (non, croyez-moi, ça n’a rien à voir avec le « mariage pour tous » en Terres de Hollande!), la non-addiction à Facebook par exemple (on raconte qu'il existe encore quelques poches de résistance dans le monde... oh, s'il faut maintenant croire tout ce que l'on raconte!), l'allergie au téléphone portable (elle guérit toute seule), voire le vote pour Gilberte Zouein en état de sobriété et par conviction même en 2013 (mieux vaut croire aux OVNI, vous aurez plus de chance de les voir et de les entendre un jour!). Et enfin, last but not least, sachez que le jeudi 28 février c’est la « Journée mondiale sans Facebook » ! Loooool, mais bon, je le précise à tout hasard, c'est un peu comme si je vous disais que sayyed Hassan Nasrallah, le puissant chef du Hezbollah, est en ce moment sur al-Manar. Oui, bof !

Glané à l’occasion, il parait qu’un Français passe en moyenne 5 h/mois sur Facebook. Ha ha ha ha ha, une plaisanterie qui me rappelle les enquêtes sur le « sexe » avec ces réponses qui vont toujours dans le sens de l'auto-valorisation où l’âne se fait passer pour un étalon et la lapine pour une lionne, obligeant Monsieur tout le monde à se jeter sur la boite de Viagra et Madame tout le monde sur la boite de Prozac. Je vous assure, je suis parvenu à la conclusion que pour préserver la santé publique, on devrait bannir les enquêtes sur le sexe ! Dans ce domaine, moins on sait ce qui se passe chez les voisins, mieux on se porte, tout le monde se croirait étalon, tout le monde se croirait lionne. Toujours est-il, notre Français moyen affiche 150 amis seulement. Putain, la misère sociale occidentale, chi bélawwé el alb diront certains ignares qui partagent avec les flics « l’obsession de faire du chiffre ». Et ce n'est pas fini, figurez-vous qu'il n’en voit que 4 régulièrement dans la vie réelle. Eh bien, ça alors ! Allez savoir si c’est une cause à effet, calquée sur un schéma de basse-cour alors que l'on ne sait toujours pas si la poule est apparue avant l’œuf ou si c'était l’inverse. Mystère et boule de gomme. « Tiens, à propos, va te faire cuire un oeuf, Bakhos ! » Là, pas de doute, pour avoir des œufs, il faut faire les courses. Ah encore, zut et flûte.

Avant de partir, tenez, voilà la preuve de l'existence de cette journée chez les Romains, je veux dire pour les Romain, mais non, pour les Thomas de l'agora romaine des temps modernes ! Ouf.

mardi 19 février 2013

Beirutopia ou le rêve délirant de l’ambassadeur britannique à Beyrouth ! (Art.115)


Il semble que les diplomates détestent faire des prédictions car ils n’aiment pas se tromper. Et pourtant, Tom Fletcher a fait une exception à la règle. Sans doute en toute connaissance de cause, contrairement à certains de nos perles politiques et médiatiques, qui continuent de nous alimenter le plus sérieusement au monde avec leurs analyses conjoncturelles, malgré leurs antécédentes prévisions foireuses à la Maya. Enfin, si vous voulez rêver un peu, ou délirer beaucoup, en toute connaissance de cause aussi, et surtout à vos risques et périls, dans la joie et la bonne humeur, ce qui suit vous intéressera surement.

En poste à Beyrouth depuis août 2011, l’ambassadeur « of her Majesty the Queen » s’est demandé ce que son successeur écrirait dans son rapport suite aux célébrations du 100e anniversaire du Liban en 2020. Le hasard a voulu que ce diplomate soit par ailleurs co-fondateur d’un think tank dénommé justement, 2020. Une prédestination ! Eh voilà ce que ça donne, « Beirutopia », un article aussi étonnant que touchant, une vision optimiste, enthousiaste et fantastique, que je tenterais, en bon Libanais que je suis, incorrigible comme je peux l’être, de saupoudrer d’un pragmatisme sarcastique, et je prie son Excellence de m’en excuser pour cette liberté que je m'autoriserai.

Dans le monde imaginaire de Tom Fletcher, les camps du 14 Mars et du 8 Mars n’existent plus, ils n’ont que deux députés (à supposer qu’il s’agit un de chaque, alors je présume que ce sont respectivement Nayla Tuéni, qui est à sa première apparition publique après 11 années de black-out et Abbas Hachem, fossilisé dans le marbre du Parlement ; békél el a7wél, baddoun yéchoufo el chabeb chou baddoun ya3mlo, et please, qu’un(e) volontaire se charge de prévenir Gilberte Zouein, le Parlement libanais n’est pas une maison de retraite, on ne pourra plus l’accueillir après 2021!); ce qui divise les partis politiques libanais en 2020, c’est le devenir des revenus du gaz car la manne financière du gaz-offshore est importante (ne me demandez pas pourquoi mais cette prédiction me laisse supposer que Nabih Berri est toujours à la tête du Parlement et Walid Joumblatt rode place de l’Etoile); « One Lebanon », un parti de centre-gauche, voudrait verser les dividendes du gaz au peuple libanais (après le prélèvement d’une commission, naturellement); « One Nation », un parti de centre-droit, souhaite conserver un fonds souverain (dont le fond est troué, évidemment); le confessionnalisme politique n’existe plus nulle part (ni dans la Constitution ni au Parlement ni dans les administrations, il est bien refoulé dans les esprits, eh oui, « cachez-moi ce confessionnalisme que je ne saurai voir »!) et le Sénat est créé (ah ça oui, puisqu’il y a des salaires à vie !); la majorité des députés de la Nation est en dessous de 40 ans (quand on voit certains novices de la politique s'exprimer en 2013, il n'y a pas de quoi se réjouir); nous avons une femme élue comme présidente de la République, mariée civilement de surcroit, avec quelqu’un d’une autre confession, « a partner » nous dit Tom sans plus de précisions (cela prête à sourire sachant qu’actuellement le sex-ratio est de 124/4 au Parlement et 30/0 au gouvernement! ; en tout cas, il y a donc 4 obstacles à surmonter, mais bon, bé 7éq lal kétib yalli ma bé7é2 laghaïro, et une fois surmontés, on ne sait pas si le jeune ambassadeur a poussé le délire jusqu’à imaginer un couple de lesbiennes à la tête de l’Etat libanais dans la mode du « mariage pour tous » adopté par l'Europe!) ; les expatriés reviennent en masse (pourvu que les producteurs iraniens et les réalisateurs hezbollahi renoncent à la « La Victoire divine 2 » d’ici là!); la renaissance culturelle est notable (qu’importe si la censure sévit gravement encore de nos jours et si l’alcool est interdit dans certaines régions libanaises!); on s’occupe mieux des vestiges archéologiques (ah ha, à vrai dire on ne sait pas si c’est une « latché massmoumé » pour le ministre de la Culture, Gaby Layoun, pour son talibanisme moderne, ou une simple généralité !) ; les générateurs électriques ont disparu (une rigolade, sachant qu’en dehors de Beyrouth, et selon les régions, 40 à 70% de l’électricité produite est volée ou non payée!); un accord de paix est signé en 2015 entre tous les pays de la région, Liban, Syrie, Palestine, Iran et Israël et lors de cette cérémonie l’ambassadeur israélien fut placé selon le protocole à côté de l’iranien (c’est c’là oui ! et Bakhos Baalbaki n’a pas pu assister à la cérémonie car il présidait le Conseil de Sécurité des Nations-Unies !); la Syrie est en pleine reconstruction, le nouveau président syrien participe même à la cérémonie (comme si un inchallah suffisait !); l’Etat de Palestine a enfin vu le jour et nombreux réfugiés palestiniens du Liban sont rentrés chez eux (c’est beau de rêver et ça ne coute pas cher); les circuits touristiques des agences européennes permettent aux Occidentaux de visiter le Liban, la Palestine, la Syrie et Israël lors du même voyage (et du coup les compagnies aériennes sont surbookées jusqu’en 2025); beaucoup de pèlerins libanais, chrétiens et musulmans, se rendent à Jérusalem (info que les journaux libanais n'ont pas jugé utile de rapporter ; peut-être parce que les pèlerins pourraient revenir atteints du « syndrome de Jérusalem », se prenant pour des messies; et pourtant, beaucoup se croyaient l'être déjà avant d’y aller !); sayyed Hassan Nasrallah a renoncé à la violence et privilégie désormais les intérêts du Liban par rapport à ceux de tout autre pays (Tom Fletcher ne précise pas le « tout autre pays », sans doute les Etats-Unis n'est-ce pas?); les miliciens du Hezbollah sont intégrés dans la garde nationale et font même, tenez-vous bien, des missions de paix sur d’autres continents (on rit jaune avec une info qui fera surement très plaisir aux Bulgares, ça les consolera pour le passé et les rassurera sur l’avenir !).

Et ce n’est pas tout. Le zénith de cette envolée (dé)lyrique, se trouve dans l’arrivée remarquée du successeur de Tom Fletcher à cette cérémonie exceptionnelle pour le 100e anniversaire du « Grand Liban ». L’ambassadeur britannique s’est rendu en train SVP, car « Beyrouth possède maintenant le premier centre-ville sans voiture ». Vous n'êtes absolument pas drôle Mister Fletcher, mais j'adore !

La lettre se termine évidemment par une note humoristique, digne de tout anglais qui se respecte : « Ce fut un plaisir de voir mon prédécesseur Tom Fletcher remporter le 100m et 200m aux Jeux Olympiques de cette année ».

Voilà ce qu’il en est mes cher(e)s compatriotes. Qu’importe ce qui se passera en 2020. Aujourd’hui, je ne peux que me réjouir de cette chance pour les Libanais d’avoir un ambassadeur comme Tom Fletcher en poste à Beyrouth. Entre parenthèses, je vous prie sincèrement cher(e)s ami(e)s de me pardonner pour ce ton sarcastique et de m'excuser de douter autant de l’avenir de notre bien-aimé Liban, mais je considère qu’une patrie qui n’est même pas fichue de permettre à ses enfants expatriés de voter aux élections dans les ambassades de leurs lieux de résidence, 70 ans après son indépendance, sera forcément incapable de réaliser 10% de ce que prévoit avec enthousiasme Tom Fletcher, le sympathique ambassadeur du Royaume-Uni au Liban.

Enfin, sachez que Tom Fletcher a répondu personnellement à tous ceux qui ont commenté son article sur son blog. Une leçon d’humilité qui forge le respect et devrait inspirer nos propres diplomates dans le monde. Et pas que les diplomates d’ailleurs, l’autisme de certains personnages et figures publiques, est affligeant dans notre pays. Hélas, les ambassades et les consulats du Liban dans le monde sont pour un grand nombre de Libanais des lieux inhospitaliers. Alors, avant d’envisager ouvrir 35 nouveaux consulats, le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, et le ministre libanais des Affaires étrangères, Adnan Mansour, feraient mieux d’améliorer l’accueil des expatriés dans ces « mini-pays du Cèdre », afin que ces Libanais de l’étranger sentent que « somebody cares » et que leur gouvernement ne les aiment pas uniquement pour l’argent qu’ils injectent dans l’économie libanaise.

Note Bene : La mauvaise nouvelle en 2020 c’est que d’après Tom Fletcher, le Sky Bar est toujours là !


Réf.

vendredi 15 février 2013

Verra-t-on un jour Michel Sleiman ou Najib Mikati dans les locaux de la MTV ou de la LBC ? (Art.113)


Au hasard des clics, plongé dans le tumultueux réseau de Facebook, guidé par le like d'un friend, un surnommé Gin Tonic, je suis tombé sur cette photo inédite du couple présidentiel, Michel Sleiman et son épouse, Wafaa. La photo a été mise en ligne le 13 mai 2010. Etant donné, le faible nombre de likes, 207 au total, je présume qu'elle est probablement passée inaperçue. Et pourtant, je trouve que nous avons là une très belle prise photographique, un instant unique, un arrêt sur image, l'occasion d'une réflexion.

Le couple est probablement à l'étranger, d'où peut être cette décontraction inhabituelle du président de la République libanaise. Hélas, au Liban, nous n'avons pas l'habitude de voir nos hommes politiques sous les traits de Monsieur et Madame tout le monde. Quel dommage !

Ce qui rend un homme comme Barack Obama particulièrement sympathique, c'est cette simplicité et cette modestie qu'il dégage dans ses photos. On le voit sortant son chien pour qu'il fasse ses besoins, jouant avec les enfants dans le Bureau oval, posant les pieds sur son bureau de travail, tenant une batte de base-ball en téléphonant à Premier ministre Erdogan (inutile de vous dire que ça a failli provoquer une crise diplomatique avec les Turcs qui ont jugé le geste d'Obama irrespectueux!), serrant sa Michelle chérie très fort dans ses bras, avoir la larme à l’œil au lendemain de sa victoire devant les militants, bref, c'est un homme comme tout le monde et pourtant il est le président de la plus grande puissance au monde, les Etats-Unis d'Amérique. 

En France, le halo présidentiel n'empêche pas un Hollande ou un Sarkozy, un Ayrault ou un Fillon, un Désir ou un Copé, de se déplacer sur le plateau d'une chaine de télévision et d'être interrogé par les journalistes et les citoyens. Au Liban, ça reste inimaginable de voir le président de la République, Michel Sleiman, ou le Premier ministre, Najib Mikati, et tous les « grands » leaders politiques libanais -de Samir Geagea à Hassan Nasrallah, de Saad Hariri à Michel Aoun, d'Amine Gemayel à Nabih Berri- dans les locaux de la MTV ou de la LBC ! Hélas, les raisons de sécurité n'expliquent pas tout. Il est peut être temps de faire bouger les choses à ce niveau. Tout cela sans parler que les interrogations en France se font sans complaisance, loin du spectacle nauséeux d'un Joe Maalouf, de la familiarité déplacée d'un Marcel Ghanem et de l'incompétence professionnelle d'un tas d'autres qui font du lavage de cerveau à longueur de journée.

Enfin, on peut rester grand tout en se montrant authentique, à la hauteur des responsabilités tout en restant proche du peuple. C'est tout à fait compatible. Ce qui rend cette photo particulièrement touchante, c'est de voir le président de la République libanaise avec son épouse, en tout simplicité, chose inhabituelle, un couple naturel, heureux et harmonieux. Like.

Réf. Photo du couple présidentiel, Michel Sleiman et son épouse (sur Facebook).

jeudi 14 février 2013

Bakhos Baalbaki propose que le nouveau pape soit... (Art.112)


1. Vu que le pape Benoit XVI a renoncé le 11 février à son pontificat, après près de 8 années passées au Vatican pour vivre « une vie recluse, dédiée à la prière et à l'étude » estimant, « suite à l'examen de ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien ».

2. Vu qu’à partir du 28 février à 20h débutera la période de « sede vacante » (siège vacant), où le cardinal camerlingue de la Sainte Eglise, chef de la Chambre apostolique, le service de la Curie romaine chargé des biens temporels du Saint-Siège, conformément aux dispositions de la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis, assurera la gestion des affaires courantes. Le conclave pour l'élection du prochain pape débutera entre 15 et 20 mars, dans la Chapelle Sixtine, l’une des majestueuses salles des palais pontificaux du Vatican. Les cardinaux électeurs devront élire le « 266e vicaire du Christ » avant Pâques, soit avant le 31 mars, sous le regard du Dieu-créateur de Michel-Ange, pour diriger 1 196 000 000 baptisés catholiques, dont l'humble auteur de ces lignes.

3. Vu que la renonciation de Benoît XVI de son plein gré, un acte courageux et respectable, est une première dans l’histoire récente de l’Eglise, les renonciations, libres ou forcées, se comptent sur les doigts des mains, la dernière remontant même au Moyen-Age (1415), et que pour marquer l’événement il faudrait une bonne première.

4. Vu que Benoît XVI, estime que « Dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de Saint Pierre et annoncer l’Evangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire ».

5. Vu que beaucoup de pratiques de l’Eglise catholique relèvent essentiellement des traditions apostoliques, et ne reposent sur aucun texte sacré. Par exemple, nulle part il est écrit que le pape doit être européen, essentiellement italien (de 1523 à 1978), alors que traditionnellement il l’est toujours car plus de la moitié des cardinaux le sont (62 sur 118 cardinaux électeurs de moins de 80 ans, dont 28 Italiens).

6. Vu qu’en droit canon, le collège des cardinaux électeurs n’a pas d’obligation d’élire un cardinal ou même un évêque comme pape, c’est la volonté de Dieu qui s’exprime par l’intermédiaire du Saint-Esprit (version des croyants), en coulisses lors de conciliabules (version des mécréants).

7. Vu que n’importe quel chrétien peut être élu comme pape, il sera aussitôt ordonné prêtre à l’épiscopat. Dans l’histoire de l’Eglise on a même connu des cas de cardinaux non ordonnés prêtres au moment de leur intégration du collège des cardinaux.

8. Vu que certaines pratiques de l’Eglise catholique contredisent les thèses officielles. Par exemple, l’Eglise accepte que les prêtres des Eglises d’Orient restent mariés après leur ordination, tolère le diaconat des hommes mariés et réintègre des prêtres anglicans mariés, alors que ce n’est pas très catholique, Jésus, Saint Pierre et les apôtres étaient tous soi-disant célibataires ou vivaient fraternellement avec leurs compagnes après la révélation.



9. Vu que Vatican II appelle l’Eglise catholique à prendre en compte les « signes du temps ».

10. Vu qu’à l’heure de la crise des vocations, il est peut être utile d’envoyer un message fort aux citoyens du monde.

11. Vu que la parité homme-femme est la grande bataille du nouveau siècle.

12. Vu qu’aucun argument rationnel ne peut justifier l’éloignement des femmes des ministères chrétiens.

13. Vu que « l’infaillibilité papale » apposée sur la lettre apostolique de Jean-Paul II en 1994,  qui prévoit que l’Eglise « ne se considère pas autorisée à admettre les femmes à l’ordination sacerdotale », est une ruse humaine, et non divine, pour exclure les femmes du sacerdoce.

14. Vu que l’empêchement des femmes d’accéder au sacerdoce est d’ordre essentiellement traditionnel et se base entre autres sur le fait que Jésus, Saint Pierre et les autres apôtres étaient tous des hommes
, argument faible puisque tous ces hommes étaient juifs aussi, et pourtant, il ne faut pas être juif pour devenir prêtre, évêque ou pape.

15. Vu que Jésus n’a jamais précisé que le successeur de Saint Pierre doit être de sexe masculin et qu’il a chargé une femme, Marie-Madeleine, d’annoncer urbi et orbi ce qui constitue la base de la foi chrétienne, sa résurrection.

16. Vu que La Cène n’est qu’une photographie de la société patriarcale il y a 2000 ans.

17. Vu que le diaconat féminin (second des ordres majeurs catholiques, immédiatement inférieur à la prêtrise) existait déjà dans les premières communautés chrétiennes et qu’il fut supprimé par les hommes par la suite. Comme l’atteste une lettre de Saint Paul aux Romains où il recommande « sœur Phoebé, diaconesse de l'Église de Cenchrées (port de Corinthe - Grèce) ».

18. Vu que l’Eglise évolue et qu’il est révolu le temps où même un enfant de chœur ne pouvait être une fille et aucune femme ne pouvait même lire l’épitre, préparer au baptême et au mariage, présidée un enterrement, encore moins donner la communion.

19. Vu que quiconque peut donner la communion, qu’il soit homme ou femme, chrétien, laïc ou d’une autre religion (rien ne le prouve au moment de la communion), chose inconcevable il y a quelques années (ou dans les contrées des Eglises d’Orient).


20. Vu que plus de la moitié des saints du martyrologe romain, qui dresse une liste détaillée des saints et bienheureux actuellement vénérés par l'Église, sont en réalité des saintes.

21. Vu que des femmes catholiques sont régulièrement ordonnées prêtres par des Églises dissidentes de l'Église catholique romaine.

22. Vu que l’accès des femmes à la prêtrise est possible dans les Eglises protestantes, luthériennes et anglicanes (depuis 1984) mais restent interdit dans les Eglises catholique et orthodoxe.

23. Vu que l’Eglise évangélique d’Allemagne, la plus grande organisation non catholique en Allemagne (Eglises luthériennes, réformées et unies), a permis en 2009 l’ordination d’une doctoresse en théologie comme évêque.

24. Vu que l’Eglise anglicane d’Angleterre est à deux doigts de permettre qu’une femme-prêtre puisse être ordonné évêque (principe accepté au cours d’un synode en 2005 ; proposition soumise au vote et rejetée le 20 nov. 2012).

25. Vu que l’acceptation de la prêtrise par les protestants, qui sont des chrétiens même s’ils ne font pas partie des Eglises catholique et orthodoxe, prouve la subjectivité de l’interdiction des ordinations de femmes.

26. Vu qu’une femme peut parfaitement être un ministre de l’Eucharistie et peut dire au cours de la messe « Ceci est mon corps... vous ferez cela en ma mémoire », sans que cela puisse être considéré comme une transgression ou heurter les sensibilités machistes, l’obstacle étant essentiellement sociologique. Même si selon la doctrine catholique romaine, le prêtre agit « in persona Christi » (dans la personne du Christ), il n’est pas le Christ incarné mais célèbre la messe au nom du Christ, et qu’une femme peut parfaitement le faire.

27. Vu que le nouveau « Front des soutanes unies », dernier avatar au pays du Cèdre, qui inclut aux côtés de sayyed Hassan Nasrallah et cheikh Mohammad Rachid Kabbani, le cardinal électeur Bechara Raï -des soutanes qui accordent leurs violons sur la Syrie, les armes du Hezbollah et le mariage civil obligatoire- a une faible influence sur le collège des cardinaux électeurs du Vatican.

28. Vu que le cardinal-patriarche-maronite Bechara Raï, depuis que sa soutane a frôlé le sol ensanglanté des Territoires de la tyrannie des Assad, n’a aucune chance de se faire élire comme pape.
 

29. Vu que les femmes constituent la moitié des fidèles.

30. Vu qu’Adam fut créé à l’image de Dieu et qu’Eve fut engendrée d’une côte d’Adam, la différenciation sexuelle entre l’homme et la femme n’a strictement aucune importance théologique.

Bakhos Baalbaki propose que le nouveau pape soit UNE FEMME
et que dans la foulée le sacrement du Sacerdoce soit ouvert aux femmes ! L’Eglise du IIIe millénaire sera féminisée. Cela ne fait aucun doute. Alors, il vaudrait mieux que ça soit le plus tôt possible. Au début du millénaire plutôt que vers la fin du millénaire. Sinon, ça sera trop tard. Et comme dit le Nouveau Testament, « il y aura là, pleur et grincement de dents », et des regrets sans effet.

vendredi 8 février 2013

Can beirut become a city full of trees? (Art.72bis) In BEYOND Magazine.


BAKHOS BAALBAKI PLANTS THE SEEDS OF AN IDEA
Posted on February 8, 2013 in Beyond the Misty Haze, Horizons, Winter 2013 - Issue 10


 

What is striking when one arrives in the Lebanese capital is unquestionably the lack of greenery! There are four types of greenery in a city: the forests, which depend on Mother Nature; the parks and the sidewalk trees, which depend on the public authorities; and the various private arrangements, which depend on the goodwill of the citizens. Without a doubt, we are cursed by the gods because the four types of greenery are cruelly missing in Lebanon.

1. FORESTS. They are shrinking rapidly. Between fire (often of criminal origin), the illegal trade in firewood (with the romantic fad of certain Lebanese for fireplaces, the savage felling of trees by the inhabitants of Mount Lebanon (for their own consumption of wood, especially after the increase in the price of diesel), the intensive concreting and climate change, the forests of Lebanon today represent no more than 7 percent to 13 percent of the surface areas of the country, as compared to 35 percent in 1965. Experts estimate that if nothing is done to stop this decline, the land of the cedars could definitively lose its ecological heritage by around 2030. It is therefore evident that Lebanon has to declare a state of emergency with regard to ecology and establish a wide-ranging national plan in order to save that which remains of our forests of yesteryear. This is obvious to certain people, but not yet to our elected officials!

2. PARKS, GARDENS, AND PUBLIC SQUARES. They are a rare commodity in Lebanese cities. We currently have nearly 393,000 square meters of green spaces in the 20 square kilometers of the megalopolis of Beirut, where 1.4 million inhabitants reside. It is not necessary to tell you that this represents a very low amount.

By comparison, for nothing is more telling than figures, a stop in some megalopolises in the world will show the extent of the disaster. First stop in Paris. In the capital of France, there are 5,550,000 square meters of green spaces in the city center, 450 in total, divided among 16 parks, 137 gardens, 274 squares, and eight promenades. This figure does not take into consideration the kilometers of sidewalk trees, a considerable surface area, and above all the two big peripheral woods of the French capital (created by Napoleon III in around 1850), the Bois de Boulogne and the Bois de Vincennes, which by themselves total 18,410,000 square meters. In total, Paris offers 24 million square meters of greenery to the 2.2 Parisians, whereas Beirut offers only 0.4 million square meters of greenery to the Beirutis. Impressive. However, on the other side of the Rhine River, Paris cuts a sorry figure as compared to Berlin: It has 2,500 green spaces; 18 percent of the urban territory covered by woods and forests; 14 percent covered by parks, gardens, and squares; that is, an overall surface area of 64 million square meters for 3.4 million inhabitants! While the price per square meter was worth gold in the Western capitals, urbanization has never taken place to the detriment of green spaces. In the heart of Berlin, the big park of Tiergarten (developed in around 1835) offers 2,100,000 square meters of greenery that is accessible at all hours and in all seasons. This park was completely destroyed in the course of the Second World War (fires during the bombardments of the city by the Allies and during the fighting in 1945, felling of trees for firewood, clearing of land for planting crops, etc.) Less than four years after the end of the war, one million trees were planted to bring the park back to life from its ashes. In the heart of London, Hyde Park, which was established in around 1820, offers 2,500,000 square meters to the English. Finally, Central Park, which is located in the center of New York, has been offering 3,410,000 square meters to the residents of the city since 1837, when the Big Apple was only a little fruit with a few hundred thousand inhabitants!

In Lebanon, there is quite simply a lack of green spaces. Currently, there is only one park and two gardens worthy of the name in Beirut: The Bois des Pins, Sanayeh Garden, and the Sioufi Garden. The latter, which covers a surface area of 20,000 square meters, even in its current state, has no reason to be jealous of the gardens in Paris and Berlin. However, certain Lebanese geniuses had nothing better to do than to envisage the construction of a parking lot in the subsoil of the plot of land. Understand by that that trees will be replaced by bushes and bushes will be replaced by thoughts. Pitiable. Today the Sioufi Garden is abandoned both by the Municipality of Beirut, which has other priorities, such as the recuperation of municipal taxes from honest citizens, and alas, by the Beirutis as well, on the pretext that it is not up to standards. The other important green space in Beirut is the Sanayeh Garden, 22,000 square meters. It has no reason to be jealous of Sioufi, even topographically, except that it is more frequented. However, the scandal of scandals concerns the Bois des Pins.

It is the largest green space in the capital. A triangle of 300,000 square meters. To have an idea of what this represents, know that in Paris, the Tuileries Garden consists of 280,000 square meters and the Luxembourg Garden consists of 225,000 square meters. How lucky we are! Well, it so happens that the Boise des Pins is closed to the Lebanese public. To penetrate this important site, which is safeguarded by the Municipality of Beirut, one has to be more than 35 years of age and demand a special authorization, or be of French nationality. How dismaying! The Bois des Pins is what remains of the vast pine forests of the Ottoman Era. It was created in 1968, but the civil war of 1975 put a stop to its development and transformed it into a “demarcation zone” between the belligerents. It was ravaged by fires at the time of the Israeli invasion in 1982. Since 1992, it has been closed to the public. This is a brief historic overview, not very glorious, of the largest green space in the Lebanese capital. It is nothing to write home about. An agreement that was concluded between the region of Ile–de-France and the Municipality of Beirut provided for its redevelopment and its re-opening to the public in 2002, that is to say, ten years ago! The municipal elected officials of the capital did not seem to be in a hurry either to register it as a “public space,” which would have made its being opened to the public obligatory, or to make firm commitments with regard to it. However, yes, let’s see, why communicate with the good citizens and honest people so long as they pay nicely their municipal taxes without protesting! Some people fear damages [to the Bois des Pins]. Yes, it is known, the Beirutis are a bunch of riffraff. Other people fear that the Bois des Pins will be the scene of confrontations among the communities that surround it: Christian (Badaro side), Sunni (Kaskas side), and Shiite (Goubeiry and Chiyah side). That’s it, yes, again the little savages of Beirut. Never mind the pretexts, the phony excuses, the negligence, and the priorities, it is high time that the complete and definitive opening of the Bois des Pins becomes an issue that is at stake during the next elections in Beirut.

3. THE SIDEWALK TREES. They are being systematically mutilated. In a hot country, with 300 sunny days per year, where summer temperatures are around 30 degrees Celsius, with a rate of humidity that surpasses 70 percent, almost no rainfall during half of the year, dusty, polluted, covered with concrete, ugly, and disfigured, the Municipality of Beirut has found nothing better to do than to transform the fig trees of the capital into ridiculous decorative bowls and cubes! It’s distressing.

4. THE BALCONIES AND TERRACES. They are desperately deserted. The Lebanese dream of a terrace, not to cover it with pots and with gardens and to make it a jungle of greenery, but only to hang around in the open air!



This is the miserable situation in which we currently live. It is true that all of that is depressing. A comparison with Dubai would be to our advantage, except that the emirate is not a reference in this domain. What is certain is that he who does not sow, does not reap anything! We can find 1,001 ideas to remedy the situation: Embark on pharaonic projects, (such as the development of the Beirut River and gardens suspended on rooftops). Demand millions of dollars to realize these projects. Curse at not being heard. Spit on our politicians. Get involved in seasonal events (such as days without cars). Throw taxpayers’ money out the window. Eat falafels in the manner of Baal. Argue endlessly in a semicircle, in the municipal councils, in the newspapers, on the television, and on Facebook.  And yet, it does not require much to transform our infernal city into a pleasant city. Here are some guidelines for our decision-makers with respect to green spaces.

1. LAUNCH CAMPAIGNS FOR THE REHABILITATION OF TREES, by getting ecologists, ministries, politicians, journalists, religious figures, and teachers involved. Explain to our compatriots and to our children that trees are not enemies, but rather the contrary, they are friends who wish us well. And more precisely, it will be cooler under the trees, temperatures will decrease in the areas that are planted with trees (even at the level of all of Beirut!), trees will prevent the road and the buildings from transforming themselves into radiators that accumulate heat at night during the summer (it has never been this hot in Beirut, and for good reason!), trees will make it possible to run the air conditioning less (therefore, less consumption of electricity), we can plant deciduous trees near buildings (to let the winter’s sunrays pass), trees will depollute the city, they will make the air in apartments more healthful, they will diminish the rate of pulmonary diseases, they will be a comfort for the eyes and a comfort for the soul, they will make it possible for people to unwind, they will be great feather dusters to remove the dust from the atmosphere (therefore, less housework!), dead leaves will not ruin cars (the sun will!), leaves and debris will serve to make compost in the fall (which could be distributed to people in the springtime to better decorate their balconies with flowers), insects will prove that we don’t live in a sterilized environment, the more trees there are the less bird excrement there will be (by the dispersion of the animals over a large zone), etc. To talk about the rehabilitation of trees in Lebanon, it is nevertheless crazy to come to that!

2. STOP MUTILATING THE EXISTING TREES, in particular the sidewalk fig trees. Even the two fig trees in Samir Kassir’s garden did not escape the mutilation. By wanting to lighten them, we have made these giants of greenery into scrawny trees. At the University of Saint-Joseph, it was a massacre. In front of the stadium in Jounieh, it was also a massacre. In front of the University of Louaizé, it was also a massacre. Everywhere, it is the same desolation. Is it too much to ask of our benevolent municipalities, in particular that of Beirut, to stop mutilating the fig trees and to let these poor trees flourish? A municipal decision is enough to completely change the life of Beirutis! To cap it all, this “project” would not cost the taxpayers one Lebanese pound.

3. STAY STOP TO THE HIDEOUS TOWERS that are proliferating in Beirut, and particularly to the developers without scruples, to the worshippers of Benjamin Franklin, and to the archaic architects, who are joining their forces to spread ugliness in the city, to the detriment of green spaces.

4. PANT, WATER, AND PROTECT. NO to small, pathetic projects where three bushes and seven thoughts battle in a duel on a roundabout! NO to pharaonic projects, such as the development of the river and the rooftops of Beirut, and to seasonal projects, such as days without cars. YES to ambitious projects! YES to efficiency at the least cost. “Big trees in all of the streets of Beirut” is a project that meets these four constraints. Yes we can. Let us appeal to the Lebanese Army to make this project achievable in a short time. Let us mobilize the resources of the Municipality of Beirut and of the State. We will transform the river and the rooftops of Beirut, when we will have realized this ambitious project and when we will have re-developed the existing gardens and the squares, and when we will have opened the Bois des Pins permanently to the public. We have the unheard of luck of having ground water in the subsoil of Beirut and sewers that are in bad condition, which can be useful for an accelerated development of trees! Enough pine trees, symbol of dryness, and enough palm trees, symbol of aridity. Enough plum trees from Japan, enough olive trees from the Mediterranean, and enough ailanthus trees from Mount Lebanon. All of these trees are stingy with shade! I dream of poplar trees from Italy, sycamores from Provence and the Orient, linden trees from Ile-de-France, cedars from Lebanon, sequoias from California, fig trees from Beirut, eucalyptus trees from Australia, oak trees from Mount Lebanon, and walnut trees from yesteryear. And yes, I dream, of big trees for Lebanon in general, and for Beirut in particular, with majestic appearances and with generous shade!

IN CONCLUSION, in order to increase significantly and easily the surface area of green spaces in Beirut, there are two ways that cost little: stop pruning severely the existing sidewalk trees and replant with trees all the streets of the capital. Letting the sidewalk trees grow taller will not cost anything and it will change completely the life of the inhabitants! Disseminating in all of Beirut 15,000 poplar trees from Italy will cost less than a short-lived day without cars ($150,000 for the day of September 2, 2012 in Ashrafieh!), and it is of greater utility for the people! It is necessary to make our elected officials, whether they are deputies or municipal councilors, and those who plan to become elected officials, used to being accountable and becoming involved with the citizens of this city. The next dates for elections are 2013 for the legislative elections and 2016 for the municipal elections. They still have time to act concretely and to attain these two objectives or include these elements in their campaign platforms. Failing that, a fishing rod is an excellent parting gift for an early retirement…and the Mediterranean abounds in sardines!

Réf.
Can beirut become a city full of trees? Bakhos Baalbaki. In BEYOND Magazine, 8 Feb. 2013. Shortened version.

Article orginal: