samedi 24 décembre 2011

S'extraire à la gravité terrestre… Joyeux Noël et bonne fin d'année! (Art.48)


C'est une envie insidieuse et récurrente, qui finit par devenir permanente et oppressante, à l'approche de la fin du cycle solaire du calendrier grégorien, une envie tenace de m'extraire à cette gravité terrestre…

Tous les ans à partir du 11 décembre, je rêve d'être ailleurs, sur les cimes enneigées et immaculées du Mont-Liban ou sur les dunes ensablées et brûlantes du désert de Namibe, au cœur de la Nouvelle-Calédonie ou de la Nouvelle-Zélande, loin du tumulte commercial des fêtes de fin d'année, loin des étouffantes dindes en chair ou aux marrons, loin du zankhit el saumon et du foie gras des canards et des oies suppliciés -khallas, on ne m'aura plus, c'est vraiment la dernière fois que je goûterai à cet aliment obtenu sous la torture!- loin du sénile père Noël et ses trous de mémoire, loin des confettis, des cotillons et de tout le tintouin, en black-out harmonieux avec des amis authentiques sur des terres idylliques, à plus de 150 km du magasin le plus proche… et jusqu'au 7 janvier au moins!

Raté pour cette année… Alors, à l'année prochaine ;)

En attendant, je vous souhaite à toutes et à tous, amis de cette Toile qui nous réunit tous les jours pour certains ou tous les soirs pour d'autres, couche-tôt ou couche-tard, thé ou café, en semaine ou le week-end, croyants ou mécréants, coreligionnaires ou pas, 14 ou 8 marsiens et centristes, de passer un Joyeux Noël et une très bonne fin d'année!

Cet "ailleurs" est sans doute à la portée de tous… Parce qu'aimé et être aimé donnent des ailes, seul l'Amour permet de s'extraire à la gravité terrestre… et réaliser l'éternel rêve de l'Homme: planer!

Allez, à votre santé! :)

mardi 4 octobre 2011

Mon premier Beyond : un havre de paix, d'écologie et d'espoir au milieu de notre tumultueux Liban (Art.39)


Il est rare que je lise un magazine de la 1re de couverture à la 4e de couverture! Bien que ma curiosité me pousse à explorer des domaines variés, je suis très sélectif dans ma lecture. Et pourtant c'est ce qui m'est arrivé avec Beyond Magazine grâce à la réunion de 3 éléments déterminants: le thème de l'environnement qui me préoccupe depuis toujours, Pascale Choueiri Saad la directrice de la publication qui est une amie et enfin le fait que "Rising Beyond Sight" (Summer 2011) était mon 1er numéro, ma terra incognita!

Bien que Pascale ait proposé de me l'envoyer par voie postale, j'ai décliné son offre. J'avais l'intention de me rendre dans une librairie avec l'idée d'achat en tête, le chercher en rayon, le feuilleter sur place, passer en caisse, le payer, aller m'installer sur la terrasse d'un café et commencer ma lecture. Je souhaitais être un lecteur actif. Je voulais figurer dans le chiffre des ventes. Je tenais à soutenir modestement l'écologie que Pascale défend avec frénésie.

Je fus d'abord impressionné par la qualité du support. Beyond se place à l'opposé de certains magazines tape-à-l'œil. Avec un papier recyclé mat, des couleurs pastel, une mise en page élégante et une odeur qui renvoie aux grands livres d'art, on est d'emblée séduit. De la qualité pour une modique somme de 10 000 LL... le prix de 2 chawarma, 1 bière dans un pub, 1/2 amende de stationnement (là où l'Etat existe!), 1/3 de l'entrée à Eddé Sands, 1/10 d'un bon bakchich pour éviter l'enfer administratif au cadastre et seulement 1/100 du prix d'un billet d'avion!

J'ai beaucoup aimé l'éditorial "Rising up and Above". "Taking time to listen, to smell, to look up, to touch and to taste…". Ceci me fait penser aux paroles de la chanson "Until the end of the world" de U2: "You miss too much these days if you stop to think"! Et pourtant, il faudrait bien appuyer sur "Pause" et s'arrêter de réfléchir de temps à autre! On lit aussi "Sitting amongst the trees and listening with your heart"! J'adore car c'est exactement de cette manière que je me ressource! Touché.
J'ai bien apprécié aussi les belles photographies qui contrastent avec la laideur de plus en plus répandue dans notre pays. Celle de la couverture est une invitation à s'immerger dans une belle eau turquoise, mais aussi à plonger dans le magazine.
J'ai retrouvé des articles divers et variés, informatifs, rassurants, instructifs, alarmants, persuasifs et dépaysants.
J'ai appris beaucoup de choses: entre autres, qu'il existe 36 microclimats au Liban (seulement 28 en France!), que notre Litani national n'a rien à envier au Gange question pollution et que les tortues marines femelles pouvaient garder la semence masculine fertile pendant 4 ans (si si... je l'ai même vérifié avec Google!).
J'ai particulièrement aimé, les articles "Letters to Philippe Bustros", "Green-fingered friends", "A green Agenda", "Protecting Lebanon's coastline", "Is the Judicial system soft on quarry owners?", "Going nuclear is not going green", "Jabal Moussa's treasures", "The Amazon rainforest", "Mosquitoes: unwelcome summer guests", "Saving Lebanon's sea turtles" et "New York city is greening up its act".
J'ai moins aimé la présence de la pub The new Porsche Cayenne, une voiture 2 fois plus polluante que la plupart des modèles sur le marché et l'illustration de l'article "When women celebrate Mother Nature"… Autant j'adore le titre, autant j'ai trouvé les poses de ces femmes plutôt incongrues car elles n'ont rien de naturel! Elles frôlent le ridicule pour certaines.

En refermant ce numéro je suis à la fois enchanté et plein d'espoir. Bien plus qu'au début de ma lecture, c'est pour dire! Et pourtant je suis assez pessimiste en tout ce qui concerne notre pays, notamment sur le plan environnemental. Mais aujourd'hui je m'incline devant l'optimisme communicatif et la combativité de Pascale Choueiri Saad. Je remercie l'équipe de Beyond Magazine de nous offrir ce havre de paix, d'écologie et d'espoir au milieu de notre tumultueux Liban. Vous avez gagné un lecteur assidu.

Vivement le prochain numéro !
Allez, à la santé de Beyond !

mercredi 21 septembre 2011

Pré-en-bulles, une expo panachée aux couleurs de la Méditerranée (Art.36)


Au commencement il y avait des bulles dans les prés, qui une fois photographiées donnèrent sur le négatif des "pré-en-bulles"! Je sais il n'y a plus de négatifs depuis des lustres, mais pour le besoin du récit je suppose que les photographes ont utilisé des appareils argentiques.

Et puis qu'importe, Bélinda Béatrice Ibrahim et David Sahyoun sont des chasseurs de rosée! Voilà l'essentiel. Leurs images sont composées de bulles et chaque bulle raconte une histoire, comme dans les dessins animés. Pour parvenir à immortaliser ces histoires les artistes ont eu recours à un double objectif: un objectif macro pour approcher les gouttelettes sans les effrayer et un objectif-bulle pour capter l'immensité des paysages.

A l'arrivée, on a des images panachées aux couleurs de la Méditerranée! Les clichés sont d'une grande beauté, certains sont tout simplement somptueux. Les titres en soi, valent le détour, comme cette Farandole d'été par exemple!

En pratique, vous aurez 2 façons d'aborder l'exposition. Cinématographique: regarder l'image, rêvasser un moment, fermer les yeux, chercher un titre, rouvrir les yeux, lire le titre, s'exalter! Littéraire: lire les titres, fermer les yeux, rêvasser un peu, rouvrir les yeux, regarder l'image, rêvasser de nouveau… Rien ne vous empêche de faire 2 visites, l'une dans le sens des aiguilles d'une montre, l'autre dans le sens contraire!

J'ai eu la chance de bénéficier d'une avant-première numérique. J'étais ravi d'autant plus que j'avais essayé dans le passé d'être chasseur de pluie… mais je n'ai rien récolté à part des vêtements trempés!

Il y a sans doute diverses raisons pour vous pousser à vous rendre à la Galerie 6 d'Achrafieh: connaître les photographes et aimer la photographie, comme moi, notamment macro. Mais il y a bien plus, Pré-en-bulles est une expo pour qui souhaite s'émerveiller encore de nos jours!

Et si à la fin de votre visite vous vous demandez que sont devenues ces gouttelettes, voyez cela avec Bélinda. Elle saura vous trouver une réponse personnalisée qui prolongera votre rêverie!


Pré-en-bulles / Galerie 6
Rue Albert Naccache (Achrafieh), imm. Ingea
Tél: 01-6202281 / 03-289644
Jusqu'au jeudi 29 septembre de 10h à 13h et de 15h à 18h

mercredi 13 juillet 2011

Borderline ! (Art.23)


En buvant mon café ce matin, je me suis souvenu de cette anecdote.

Il y a quelques temps, on m'a chargé de trouver le meilleur moyen de répondre à une personne qui était très active sur Facebook et qui n'arrêtait pas d'insulter un grand leader politique avec des articles bas de gamme à profusion.

Après plusieurs jours d'enquête j'ai découvert qu'il s'agissait d'un avocat frustré, aussi bien au niveau professionnel que personnel, aigri par la vie, à qui Mark Zuckerberg a offert la possibilité de nuire, donc d'exister.

J'ai rendu un rapport préconisant d'ignorer la personne car non seulement ses écrits étaient d'une grande vulgarité, donc pas pris au sérieux et d'une faible portée, donc pas la peine de s'y attarder, mais en plus étant une personnalité borderline, la moindre attention officielle à son égard alimenterait son hystérie.

Toute allusion à des événements récents n'est absolument pas fortuite!

dimanche 10 juillet 2011

La fièvre du samedi soir au Pier 7 (Art.22)


Certes je savais à quoi je m'attendais. Un endroit qui se considère comme un "rooftop" alors qu'il n'est en réalité qu'un "floortop" aurait du me rendre méfiant! Ce n'est pas que je sois un fan des rooftops, loin de là! Mais finalement je me suis dit oublions ce petit détail et faisons confiance à Alfred de Musset, qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse! Et l'ivresse ce n'est pas l'alcool qui allait me la procurer, c'est une chanson, une seule… Where the streets have no name! Au milieu d'une soirée animée par une musique assourdissante livrée par un DJ inconnu, devait intervenir un groupe en live, aussi inconnu que le DJ pour le public, et chanter uniquement cette chanson mythique de U2. Bono avait écrit ses paroles lors d'un voyage humanitaire en Ethiopie en 1985. C'est une de mes chansons préférées, une chanson de grands espaces, qui abolit les frontières, surtout celles à l'intérieur!

A l'entrée du bâtiment, un chassé-croisé d'invités qui doivent montrer patte blanche pour ceux qui arrivent. On sent la crainte sur les visages, que leurs noms ne figurent pas sur les listes alors qu'ils ont réservé leur place à ce qu'il parait des mois à l'avance. C'est la rumeur qui le dit. Au passage,ce n'est pas la peine d'appeler on vous répondra que c'est complet pour toute la saison 2011, même si ce n'est absolument pas le cas! Une autre rumeur le dit également. Peut être que tout cela fait partie du plan com pour ce genre de lieu! Il y a aussi l'agitation des valets parking, avec une confusion telle que n'importe qui peut repartir avec n'importe quelle compagnie dans n'importe quelle voiture! Enfin, presque! Je suis rentré par les coulisses à quelques minutes du live show.

Nonobstant des odeurs de la colline de détritus à gauche et des égouts de Nahr El-Mott à droite, l'alcool coulait à flot. La Vodka étant la reine de la soirée. Je me suis souvenu de ce T-shirt que portait la veille un jeune d'Achrafieh où il était inscrit "Wine is fine, but liquor is quicker"! Je n'adhère pas à cette école de pensée mais j'ai trouvé la phrase excellente! Je ne pensais pas l'utiliser aussi rapidement.

Les artistes se sont donnés à fond, ils étaient en communion avec le groupe irlandais qui se produisait au même moment à l'hippodrome de Montréal. En dépit de cela, personne n'a décollé du sol à part les artistes eux-mêmes! Le public regardait avec intérêt, mais n'osait pas se relâcher complètement. C'est tout un art de paraître un(e) blasé(e) de la vie au Liban!

Le ridicule qui tue -il y en a eu beaucoup, mais les autres ne tuaient pas- c'était ces faux acrobates qui sont remontés des entrailles de la scène, accrochés par des draps à des poulies coulissantes, portant des magnums ou des mathusalems encore plus ridicules qu'eux. Le manipulateur du chantier les fait passer au dessus du public, les fait avancer vers les destinataires de la bouteille et lâche les câbles. Une hôtesse encore plus ridicule que la bouteille elle-même, récupère le précieux produit, allume des torches encore plus ridicules que cette potiche d'hôtesse, pour se frayer un chemin dans un public médusé et envieux, et aller poser ses magnums et ses mathusalems sur la table d'un personnage encore plus ridicule que l'acrobate, la bouteille, l'hôtesse et la torche réunis! J'ai adoré!

Pourquoi rapporter cette expérience? Parce que j'ai trouvé l'aventure intéressante. Faut-il envisager une action politique? Sûrement pas, la liberté est sacrée. Personne ne m'a obligé à m'y rendre et personne n'empêchait les gens de s'y rendre non plus. Je me suis souvenu de la tentative d'interdire la vente d'alcool à Nabatiyé et je me suis posé la question à savoir si nous étions dans une société dominée par le Hezbollah, où le parti de Dieu avait les mains libres comme dans la République islamique d'Iran, est-ce que de tels lieux continueraient à exister? Certainement pas. Est-ce que ça serait une grande perte pour l'humanité? Sans doute pas, mais cela constituerait une grave atteinte aux libertés fondamentales! Ce n'est pas à l'ordre du jour du gouvernement Mikati, mais c'est dans l'inconscient du Hezbollah qui contrôle l'exécutif libanais. Enfin, il ne faut pas oublier que le régime iranien, qui reste le modèle concret pour le Hezbollah, ne tolère pas ce genre d'endroits!

Nous sommes repartis 15 minutes après l'arrivée sur la route du littoral, en sens interdit à l'heure qu'il était -on s'est rendus compte au milieu du chemin- car nos braves daraks étaient plus préoccupés par foutre des amendes à des automobilistes BGBP, bons genres bons payeurs, garés au bord de la route mais qui ne gênaient personne, au lieu d'être en amont à faire respecter le sens du passage.

Bienvenue au Liban!